Donald Trump a reproché dimanche soir à Volodymyr Zelensky de n’avoir «pas lu la proposition» de paix sur l’Ukraine dévoilée il y a trois semaines par Washington, et qui fait l’objet de pourparlers séparés avec Moscou et Kiev. Lors d’une soirée de gala à Washington, le président américain a ajouté: «Nous avons donc parlé au président (russe Vladimir) Poutine, nous avons parlé aux dirigeants ukrainiens – notamment Zelensky, le président Zelensky – et je dois dire que je suis un peu déçu que le président Zelensky n’ait pas encore lu la proposition» américaine en vue d’un règlement en Ukraine; «Cela convient à la Russie, vous savez je pense que la Russie préférerait avoir tout le pays», a-t-il ajouté, répétant qu’«je ne suis pas sûr que cela convienne à Zelensky».
Depuis la présentation du plan, des sessions de pourparlers ont eu lieu à Genève et en Floride pour tenter d’amender le texte en faveur de Kiev. Le document a aussi été présenté mardi à Vladimir Poutine lors d’une visite à Moscou de l’émissaire officiel américain Steve Witkoff et de Jared Kushner, gendre du président américain et médiateur informel.
Plusieurs médias évoquent la suite des discussions et les réactions des alliés européens, alors que les initiatives se poursuivent dans le cadre de la médiation américaine. Des éléments convergent sur l’objectif de clarifier les prochaines étapes tout en surveillant les positions des différentes parties.
Rencontres à Londres et rôle possible de l’OSCE
Ce lundi 8 décembre, Emmanuel Macron doit se rendre à Londres pour rencontrer Zelensky, le Premier ministre britannique Keir Starmer et le chancelier allemand Friedrich Merz afin de faire le point sur les négociations en cours dans le cadre de la médiation américaine, selon les informations publiées ce week-end. Macron a réaffirmé son soutien à Kiev et a appelé à poursuivre les efforts pour faire pression sur la Russie afin de parvenir à la paix.
La Suisse plaide de son côté pour que l’OSCE joue un rôle clé dans la surveillance d’un cessez-le-feu entre la Russie et l’Ukraine. Ignazio Cassis, ministre suisse des Affaires étrangères, a déclaré dans l’hebdomadaire SonntagsBlick: «Il existe déjà des considérations concrètes à ce sujet : l’Organisation est capable de déployer plusieurs dizaines de personnes dans des délais très courts. L’OSCE pourrait observer le cessez-le-feu, surveiller la ligne de cessez-le-feu, observer les élections, etc.»
Selon Cassis, fondée en 1975 pour apaiser les tensions pendant la Guerre froide, l’OSCE compte 57 membres et pourrait être mobilisée rapidement, tout en reconnaissant que «la ligne de front s’étend actuellement sur 1 300 kilomètres – l’OSCE seule est trop petite pour en surveiller toute sa longueur. Cela nécessiterait un engagement important de la part des Etats participants»; son objectif est que l’OSCE soit prête dès qu’un accord sera conclu, afin de pouvoir se mettre au travail rapidement, a-t-il ajouté.