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Le président des États-Unis, Donald Trump, a prononcé un discours de 19 minutes depuis la Maison Blanche dans lequel il a vanté ses « réussites » et fustigé les immigrés, tout en attaquant son prédécesseur démocrate. Ce rendez‑vous télévisé, inhabituel pour un message sans annonce majeure, visait à imposer un récit optimiste alors que sa popularité connaît des tensions.
Accusations contre les immigrés
Trump a imputé aux immigrés la responsabilité de nombreux maux, évoquant la crise du logement, le vol d’emplois et l’alourdissement des coûts pour les forces de l’ordre. Selon ses mots, « les étrangers en situation irrégulière ont volé des emplois américains et inondé les urgences », profitant d’une protection sociale payée par les contribuables.
Plusieurs études montrent pourtant que les immigrés contribuent davantage à l’économie qu’ils n’en retirent, en alimentant des secteurs essentiels comme l’agriculture et la construction. Une analyse de 2023 indique que les immigrés ont versé plus de 651 milliards de dollars en impôts cette année‑là et ont généré 1,7 billion de dollars d’activité économique.
Malgré ces données, le président a multiplié les généralisations, ciblant notamment certaines communautés avec des propos polémiques et des affirmations sur leurs effets économiques au niveau local.
Chiffres contestés sur le coût de la vie
Dans son intervention, Trump a affirmé que le coût de la vie recule et a cité des baisses spectaculaires de prix : « le prix des œufs a diminué de 82 % depuis mars », « le prix de la dinde a chuté de 33 % » et l’essence se vendrait à « 2,50 dollars le gallon » voire « 1,99 » dans certains États.
Ces chiffres, avancés par le président pour illustrer une amélioration rapide, sont pourtant contestables. Le prix moyen national de l’essence était proche de 2,90 dollars et la moyenne mensuelle récente avoisinait 3 dollars, soit des niveaux comparables à l’an dernier. Par ailleurs, la flambée des prix des œufs avait été liée à une épidémie de grippe aviaire qui avait provoqué un pic temporaire.
Depuis Washington, une correspondante a rappelé que l’accessibilité des biens de première nécessité et les sorties au restaurant restent des préoccupations majeures pour de nombreux Américains, en partie à cause des mesures tarifaires qui, selon le président, génèrent d’importantes recettes pour l’État.
Affirmations en politique étrangère
Sur le plan international, Trump a surtout effleuré les dossiers, revendiquant des succès spectaculaires : « j’ai rétabli la puissance américaine, réglé huit guerres en dix mois, détruit la menace nucléaire iranienne et mis fin à la guerre à Gaza », allant jusqu’à évoquer une paix retrouvée « pour la première fois en 3 000 ans ». Il a aussi déclaré avoir sécurisé la libération des otages.
Ces formules grandiloquentes ont été prononcées sans éléments précis à l’appui. Par exemple, l’affirmation sur « 3 000 ans » est anachronique au regard des réalités historiques régionales, et les violences quotidiennes dans la bande de Gaza et les tensions régionales persistent malgré la trêve évoquée.
Le président a par ailleurs fait état d’opérations contre des embarcations et de actions visant les cartels de la drogue, sans détailler l’ampleur ou les conséquences de ces frappes.
Silence sur le Venezuela et hausse des tensions
La tenue de ce discours avait alimenté des spéculations sur une annonce possible concernant le Venezuela, au moment où les relations entre Washington et Caracas s’enveniment. Donald Trump a pourtant évité d’aborder explicitement la crise vénézuélienne dans son allocution.
Pourtant, dans les heures précédentes, il avait laissé entendre qu’il visait les ressources pétrolières du pays en déclarant vouloir récupérer des « droits pétroliers » perdus et en rappelant que des entreprises américaines avaient été expulsées lors de nationalisations antérieures. Le gouvernement américain a également déployé des moyens militaires dans la région, ce qui alimente les inquiétudes quant à une escalade.
Un message centré sur la Maison Blanche
En résumé, ce discours à la Maison Blanche — un épisode marquant du discours Trump Maison Blanche — cherchait à consolider l’image d’un pays retrouvé et d’un exécutif efficace, tout en identifiant des boucs émissaires et en présentant des chiffres discutables pour montrer des progrès rapides.
La portée réelle de ces annonces dépendra des données économiques à venir et des développements sur la scène internationale, notamment en ce qui concerne le Venezuela et la situation au Moyen‑Orient.