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Les autorités tunisiennes ont procédé à l’arrestation de 21 personnes après des manifestations survenues à Kairouan, déclenchées par la mort d’un jeune homme. Le parquet local a annoncé l’ouverture d’une enquête pour déterminer les circonstances de ce décès. Les événements ont provoqué une vive émotion dans la ville et des tensions persistantes entre manifestants et forces de l’ordre.
Les interpellations
Selon le responsable de la branche locale de la Ligue tunisienne pour la défense des droits de l’homme, Fawzi Al-Muqaddam, les forces de sécurité de Kairouan ont interpellé 21 personnes au cours des deux derniers jours. Les manifestations ont donné lieu au blocage de plusieurs voies et à l’incendie de pneus, entraînant des affrontements nocturnes. La Ligue a précisé qu’elle assurera la défense de l’ensemble des personnes arrêtées.
Récit des proches et images diffusées
Des vidéos partagées sur les réseaux sociaux montrent des heurts violents, notamment dans le quartier Ali Bey, avec un usage massif de gaz lacrymogène selon les images. Un proche du jeune décédé a publié un témoignage vidéo affirmant que la victime, Naïm Al-Breiki, circulait à moto et n’avait pas obtempéré aux injonctions de la police parce qu’il ne disposait pas de papiers. Selon ce récit, il aurait été pris en chasse par une voiture de police qui l’aurait percuté, avant que plusieurs agents ne le frappent et ne le conduisent à l’hôpital.
La sœur de la victime a publié, quant à elle, une photo qui montrerait des blessures importantes au visage et à la tête. Les médecins ont diagnostiqué un hémorragie interne au crâne et une fracture cranienne, complications dues aux violences subies, selon les informations transmises par la famille. Naïm Al-Breiki, âgé de 30 ans, est décédé vendredi à l’hôpital universitaire Ibn Al-Jazar de Kairouan, environ deux semaines après les faits.
Enquête ouverte et réactions
Le parquet de Kairouan a indiqué qu’une enquête judiciaire était ouverte pour établir les circonstances exactes du décès. Pendant ce temps, les images et témoignages diffusés sur les réseaux sociaux continuent d’alimenter la colère et les demandes de clarification de la part des habitants. Les associations locales de défense des droits envisagent de suivre de près le déroulement de l’enquête et d’assurer la représentation des détenus.
Plus largement, ces événements interviennent dans un climat national déjà marqué par une hausse des tensions sociales et politiques. Des vagues de protestation et des grèves touchent plusieurs secteurs, tandis que l’organisation syndicale UGTT a appelé à une journée de mobilisation nationale le mois prochain. Par ailleurs, des ONG accusent le président tunisien d’user du pouvoir judiciaire et des forces de sécurité pour réprimer les opposants, allégations que le chef de l’État nie formellement.
Faits clés
- 21 personnes interpellées à Kairouan à la suite des manifestations.
- La victime, Naïm Al-Breiki, était âgée de 30 ans.
- Des vidéos montrent des affrontements nocturnes et l’usage de gaz lacrymogène.
- La famille affirme que la victime a été percutée puis frappée par des agents de sécurité.
- Le parquet a ouvert une enquête pour établir les circonstances du décès.