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Le rôle de la Turquie dans les efforts de reconstruction de Gaza au milieu de la crise humanitaire
Au milieu des scènes de destruction laissées par la guerre israélienne sur Gaza depuis le 7 octobre 2023, les questions se multiplient concernant les parties capables de redonner vie à cette région sinistrée.
Alors que les défis se mêlent aux espoirs, tous les regards se tournent vers la volonté de la Turquie de convertir ses positions politiques en actions concrètes pour la reconstruction de Gaza, en offrant un soutien humain et matériel et en contribuant à la restauration de ce qui a été détruit par la guerre.
Une aide humanitaire significative
Dans le contexte de la destruction massive causée par la guerre, la Turquie s’est affirmée comme l’un des pays les plus actifs dans l’apport d’aide humanitaire et la reconstruction de Gaza. Cela repose sur une vision qui associe l’aide d’urgence à des initiatives diplomatiques en soutien à la cause palestinienne.
Le président turc Recep Tayyip Erdoğan a insisté à plusieurs reprises sur les efforts constants de son pays pour venir en aide au peuple palestinien à Gaza, soulignant l’importance d’une position unie du monde islamique contre l’agression.
Lors d’une réunion du Conseil des ministres mardi dernier, Erdoğan a annoncé que son pays avait fourni 100 000 tonnes d’aide humanitaire à Gaza jusqu’à présent, tout en ajoutant que la Turquie augmenterait ce volume à l’approche du mois sacré de Ramadan, dans le cadre de son engagement à soutenir les habitants du secteur face aux crises humanitaires croissantes.
Engagement pour la reconstruction
Le gouvernement turc adopte une position ferme en faveur de la reconstruction de Gaza, réaffirmant son engagement à aider le peuple palestinien à surmonter les conséquences de la guerre dévastatrice.
Dans des déclarations faites aux journalistes lors de son retour d’Allemagne en novembre dernier, le président turc a souligné que son pays était prêt à « faire tout ce qui est nécessaire pour compenser les destructions causées par Israël », notant que la reconstruction des hôpitaux, des écoles et des infrastructures serait une priorité pour la Turquie dans la région.
Erdoğan a également précisé que la Turquie travaillerait à la réparation des infrastructures d’eau et d’énergie gravement endommagées, affirmant que ce rôle était un engagement moral et humanitaire envers le peuple palestinien.
Les efforts turcs ne se limitent pas au soutien humanitaire, mais reflètent également une vision stratégique pour renforcer son influence régionale en soutenant Gaza, dans le cadre de ses efforts pour stabiliser la région.
Plans de soutien
De son côté, l’Organisation humanitaire turque a déclaré que la situation humanitaire à Gaza après la dernière guerre posait des défis graves et sans précédent. Les habitants souffrent de besoins humanitaires pressants nécessitant une réponse immédiate.
Elle a souligné que ses priorités étaient de fournir de la nourriture à environ deux millions de personnes souffrant de la famine, ainsi que de garantir un abri temporaire pour les personnes déplacées ayant perdu leur maison, en particulier pendant l’hiver et son froid extrême.
De plus, elle a indiqué qu’elle travaillait à fournir les soins nécessaires aux blessés et aux malades, tout en s’efforçant de restaurer les secteurs éducatif et sanitaire, car des milliers d’élèves ont été privés d’éducation en raison des destructions massives touchant les écoles et les infrastructures.
Elle a également confirmé disposer de plans complets pour la reconstruction des maisons détruites, en s’appuyant sur des expériences passées dans la gestion de projets de reconstruction après les guerres, tout en garantissant une répartition équitable dans toutes les provinces du secteur, en coordination avec le ministère palestinien des Travaux publics et du Logement.
Les plans de reconstruction comprennent trois catégories principales : des maisons complètement détruites, des maisons gravement endommagées et inhabitées, ainsi que des maisons nécessitant des réparations partielles.
Défis de la reconstruction
L’Organisation a souligné que les principaux défis entravant ces efforts incluent les restrictions imposées à l’importation de matériaux de construction et d’équipements à travers les points de passage, ainsi que l’absence de garanties pour parvenir à un cessez-le-feu durable, ce qui freine le financement des projets par les donateurs.
Elle a affirmé que sa vision de l’action humanitaire allait au-delà de l’aide temporaire vers des projets de développement durable, précisant qu’elle s’efforçait de mettre en œuvre des projets de petite taille qui soutiennent les familles touchées et leur permettent de générer un revenu stable, tout en offrant des opportunités d’emploi aux jeunes au chômage, dans le but de renforcer l’économie locale et d’améliorer les conditions de vie.
Elle a également appelé à l’importance d’ouvrir les points de passage de manière permanente pour garantir l’acheminement de l’aide humanitaire, affirmant que la poursuite du blocus constituait un obstacle majeur à l’atteinte de la stabilité dans le secteur.
Enfin, l’Organisation a souligné son engagement à continuer de soutenir le peuple palestinien à Gaza, malgré les difficultés, en notant que les efforts humanitaires nécessitent une coordination internationale accrue pour obtenir des résultats concrets, allégeant ainsi la souffrance des habitants et leur redonnant espoir en une vie digne et stable.
Une présence active
Pour sa part, l’administrateur de l’Agence turque de coopération et de coordination (TIKA), Mohamed Timzer, a déclaré dans un entretien que la Turquie aura une influence significative dans le processus de reconstruction de Gaza, en raison de sa présence active et continue dans la région depuis des années.
Timzer a expliqué que TIKA, aux côtés d’autres institutions turques – qu’elles soient officielles ou non gouvernementales – possède une grande expérience dans la mise en œuvre de projets de développement et d’aide humanitaire à Gaza, où elle était présente avant la dernière guerre et a continué à apporter son soutien durant celle-ci.
Il a ajouté que les institutions turques ont réussi à travailler de manière fluide et efficace pendant la guerre, comparativement à d’autres ONG, grâce à leur préparation avancée et au vaste réseau de coopération établi avec des partenaires locaux et internationaux.
Timzer a souligné que les efforts d’aide humanitaire mis en œuvre avaient inclus la fourniture de nourriture, d’aide médicale et de matériel d’hébergement, dans des conditions difficiles imposées par le blocus et les restrictions aux points de passage. Actuellement, TIKA travaille en coordination avec les autorités palestiniennes et les institutions internationales pour élaborer des plans globaux pour la reconstruction.