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Discussions en cours entre Kiev et Moscou pour une rencontre au sommet
Depuis plusieurs semaines, la possibilité d’une rencontre entre les dirigeants ukrainien Volodymyr Zelensky et russe Vladimir Poutine fait l’objet de discussions de plus en plus sérieuses, suscitant de l’espoir mais aussi beaucoup de scepticisme. Ces négociations, souvent qualifiées d’hypothétiques, marquent néanmoins un changement dans la dynamique du conflit ukrainien.
Le président ukrainien Zelensky a affirmé vendredi que des négociateurs ukrainiens et russes avaient entamé des discussions en vue d’une éventuelle réunion des deux chefs d’État. Lors d’un briefing avec la presse, il a déclaré : « Nous devons mettre fin à cette guerre, ce qui commence probablement par une réunion des dirigeants. » Cette déclaration s’inscrit dans le contexte des pourparlers qui ont eu lieu récemment à Istanbul, où Kiev avait déjà évoqué la possibilité d’un sommet avant la fin du mois d’août, et dans lequel l’idée de voir la participation du président américain Donald Trump avait été avancée.
Les positions des deux camps sur cette rencontre
Pour Moscou, une telle rencontre ne pourra se tenir que dans ce qu’ils qualifient de « phase finale » des négociations, une étape que le Kremlin considère comme étant nécessaire pour finaliser la résolution du conflit. Dmitri Peskov, porte-parole du Kremlin, a répété que la réunion pourrait uniquement avoir lieu pour mettre un point final au conflit, et que le processus reste dans une impasse : « Est-il possible de mener à bien un processus aussi complexe en 30 jours ? Il semble peu probable. »
De son côté, Kieva demande un retrait complet des troupes russes et des garanties de sécurité, qui incluraient notamment la poursuite des livraisons d’armes occidentales et le déploiement d’un contingent européen. La Russie, elle, exige que l’Ukraine lui cède plusieurs régions occupées, dont la Crimée annexée en 2014, tout en s’opposant à l’adhésion de l’Ukraine à l’OTAN.
Le contexte sur le terrain et les démarches diplomatiques
Les avancées diplomatiques sont difficiles à concrétiser dans un contexte où la ligne de front continue de reculer lentement pour la Russie, malgré des efforts ukrainiens pour poursuivre la résistance. Les forces ukrainiennes peinent à se déployer en quantité suffisante, manquant de ressources et d’armements essentiels.
Les négociations à Istanbul et ailleurs ont montré que, malgré une volonté politique affichée, les propositions restent diamétralement opposées, notamment sur les questions de territoire et de sécurité. La Russie maintient sa revendication sur quatre régions ukrainiennes et la Crimée, tandis que Kiev insiste sur le retrait total de ses territoires occupés et sur une garantie occidentale de sécurité renforcée.
Aides occidentales et enjeux militaires
Par ailleurs, l’Ukraine continue de renforcer ses capacités militaires grâce à des livraisons d’armes, notamment avec la récente acquisition de systèmes de défense Patriot, indispensables pour intercepter les missiles russes. Washington, en partenariat avec l’Allemagne et la Norvège, s’efforce de financer et de commander ces équipements, tout en maintenant une position ferme face aux exigences russes et aux demandes ukrainiennes.
Sur le plan opérationnel, les bombardements russes se poursuivent. Au moins quatre civils ont été tués dans des frappes ces dernières 48 heures, dans les régions de Zaporijjia, Kherson et Donetsk, alors que la Russie a déployé plus de 60 drones et tiré plusieurs missiles, dont une majorité ont été interceptés par l’armée ukrainienne.
Les perspectives d’avenir
Les discussions actuelles restent donc très fragiles, avec de nombreuses questions en suspens, notamment sur la faisabilité d’un sommet dans un délai aussi court. La communauté internationale suit avec attention ces efforts diplomatiques, tout en restant prudente face à la persistance des tensions et des enjeux géopolitiques.
Il apparaît évident que la résolution du conflit dépendra autant de l’évolution du terrain que de la capacité des négociateurs à trouver un compromis viable pour les deux parties.