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Ukraine : Vers l’utilisation de missiles européens contre la Russie ?
Selon le journal « Wall Street Journal », la Royaume-Uni et les États-Unis ont discuté hier de la possibilité de permettre à l’Ukraine d’utiliser des missiles européens à longue portée à l’intérieur de la Russie. Ce choix a longtemps été source d’hésitation pour l’Occident, de crainte d’une réponse de la part de Moscou, notamment un armement des houthistes dans leurs attaques contre les navires en mer Rouge.
Les tensions au sommet
Le rapport rédigé par Lara Seligman à Washington et Max Colchester à Londres souligne que cette réunion intervient alors que le président russe Vladimir Poutine a averti que ce type de décision placerait l’OTAN “en état de guerre” avec Moscou.
Le Premier ministre britannique Keir Starmer et le président américain Joe Biden ont discuté vendredi de l’éventualité d’autoriser l’Ukraine à tirer avec des missiles de croisière européens pour frapper des objectifs en profondeur en Russie, selon des responsables américains et occidentaux.
Les hésitations des pays occidentaux
Le journal indique que les pays occidentaux soutenant l’Ukraine ont été jusqu’à présent réticents à permettre à Kiev d’utiliser des armes à longue portée, comme le missile britannique-français « Storm Shadow”, à l’intérieur des frontières russes par crainte d’une escalade du conflit et du risque d’activisme accru des houthis, situés au Yémen.
Les préoccupations de Biden
Lors d’une question sur ce sujet, Biden a déclaré : “Je ne pense pas beaucoup à Poutine” et a ajouté qu’ils discuteraient de l’utilisation potentielle de missiles occidentaux à longue portée en Russie lors de conversations confidentielles, malgré les avertissements de Poutine que cela signifierait que les nations de l’OTAN sont “en guerre” avec la Russie.
Un potentiel désavantage pour l’Ukraine
Le journal a commenté qu’une telle décision, levant l’interdiction sur l’utilisation par Kiev des missiles « Storm Shadow », capables d’atteindre des cibles à 250 km, serait un gain significatif pour l’Ukraine. Cela pourrait offrir un répit aux forces ukrainiennes en difficulté alors que les troupes russes avancent lentement sur le front.
Kiev a demandé l’autorisation d’utiliser des missiles français à longue portée « Scalp et le système de missiles tactiques américains connu sous le nom de « Atacams”.
Les positions respectives de la France et des États-Unis
La France est encline à lever l’interdiction sur le Scalp, alors que les responsables américains insistent sur le fait que Biden n’est pas prêt à donner son accord pour l’utilisation des Atacams. Néanmoins, une décision a été prise pour élargir la zone géographique depuis laquelle l’Ukraine pourra tirer d’autres armes américaines en réponse aux attaques russes.
Des considérations géopolitiques majeures
À ce sujet, le porte-parole du Conseil de sécurité national américain, John Kirby, a souligné qu’il n’y a pas eu de changement dans la position de l’administration Biden concernant l’octroi de capacités à l’Ukraine pour effectuer des frappes à longue portée à l’intérieur de la Russie. Il a précisé que l’administration prend très au sérieux la menace posée par Poutine, affirmant : “Nous avons nos propres calculs concernant ce que nous décidons d’envoyer à l’Ukraine et ce que nous ne déterminons pas.”
Un soutien sans faille affirmé
Le bureau ovale a affirmé, dans un communiqué après la réunion, qu’il « confirmait son soutien indéfectible à l’Ukraine qui continue de défendre contre l’agression russe ». Pourtant, comme le rapporte le journal, toute approbation serait un important escalade et représenterait une autre ligne rouge symbolique franchie depuis l’intensification de la guerre en Ukraine en 2022.
Poutine a déclaré qu’étant donné la dépendance de l’Ukraine à l’égard de l’aide occidentale pour viser son pays, permettre à son armée d’utiliser des missiles à longue portée pour frapper à l’intérieur de la Russie rapprocherait les membres de l’OTAN du conflit, “signifiant que les pays de l’OTAN, comme les États-Unis et les États européens, sont en guerre avec la Russie”.