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Un homme ayant participé à un essai clinique pour le développement d’un vaccin contre la Covid-19 continue de recevoir des résultats de tests VIH positifs, bien qu’il ne soit pas infecté. Cet homme, qui a choisi de rester anonyme par crainte de stigmatisation, a pris part à l’essai désormais abandonné réalisé en 2020 par le Nucleus Network pour l’Université du Queensland et le fabricant de médicaments CSL.
Des tests VIH positifs inattendus
Les participants avaient été avertis que la technologie de « molecular clamp » utilisée dans le vaccin pourrait entraîner des résultats positifs temporaires au VIH, malgré l’absence de toute infection. Cependant, personne ne s’attendait à ce que ces résultats persistent plus de quatre ans après la fin de l’essai. « On m’a dit que cela devrait disparaître après quelques mois. Ça fait des années. J’étais très angoissé, c’est toujours là », a-t-il déclaré.
Impact sur la vie quotidienne
Bien que le fragment de protéine utilisé dans le vaccin soit inoffensif et ne présente aucun risque d’infection réelle au VIH, cet homme est préoccupé par l’impact des faux positifs sur son avenir, notamment en ce qui concerne la possibilité d’avoir des enfants. « Je m’inquiète pour un futur bébé. On me dit de ne pas m’inquiéter, qu’il n’y a pas d’effets secondaires, mais je reste sceptique », a-t-il ajouté.
Incertitudes persistantes
Lorsque cet homme a interrogé les chercheurs sur la disparition éventuelle de ses résultats faussement positifs, ils lui ont répondu qu’ils n’en étaient pas certains. Il s’inquiète également de ce qui pourrait se passer en cas d’urgence médicale à l’étranger, où des médecins pourraient confondre son résultat positif avec une véritable infection. « En Australie, je peux peut-être expliquer cela, mais si je tombe malade dans un autre pays et qu’on teste mon sang, ils pourraient penser que j’ai le VIH », a-t-il expliqué.
Réactions des autorités
Bien que l’Université du Queensland ait souligné qu’il n’y avait pas d’effets indésirables graves dus à la détection fausse du VIH, l’affaire a provoqué une crise de relations publiques qui a conduit à l’arrêt de l’essai. Par ailleurs, le gouvernement australien a annulé un contrat de 1 milliard d’euros avec UQ/CSL, citant des préoccupations selon lesquelles ces faux positifs pourraient perturber les tests VIH et nuire à la confiance du public dans les vaccins contre la Covid.
Historique des effets secondaires
En juillet 2021, Nucleus Network a envoyé une lettre aux participants de l’essai, les informant que les chercheurs n’étaient pas certains de la durée des faux positifs. Un document d’information joint précisait qu’il n’y avait aucun risque pour la santé lié à ce fragment de protéine. « Les fragments GP41 utilisés étaient des versions synthétiques des séquences protéiques — ce qui signifie qu’il n’y avait jamais eu de VIH », est-il mentionné.
Vers un avenir incertain
L’homme s’interroge sur la possibilité de rester signalé comme porteur du VIH pour le reste de sa vie et sur l’impact que cela aura sur sa capacité à avoir des enfants. Tous les participants concernés ont reçu une carte de poche décrivant leurs symptômes pour les professionnels de santé. Il est également incertain quant à l’impact de ces faux positifs sur ses capacités à donner du sang ou à réintégrer les réserves de l’armée.
Leçons à tirer
Le projet de vaccin de l’Université du Queensland a été jugé un succès en 2023, avec un vaccin de deuxième génération fonctionnellement équivalent au vaccin Novavax largement utilisé. Ce succès ouvre la voie à de futurs vaccins « clamp », qui pourraient potentiellement être utilisés pour lutter contre d’autres virus respiratoires graves.