Une cour tunisienne a ordonné l’emprisonnement d’un opposant politique qui avait exprimé son intention de se présenter aux prochaines élections présidentielles. Par ailleurs, Imad Daïmi, directeur du cabinet de l’ancien président, a annoncé sa candidature aux prochaines élections présidentielles en Tunisie.
Les médias locaux ont rapporté aujourd’hui que Lotfi Mraïhi a été condamné en première instance à 8 mois de prison avec interdiction à vie de se présenter aux élections.
Mraïhi, âgé de 64 ans, secrétaire général du Parti de l’Union Populaire Républicaine (un parti de gauche opposé aux politiques du président Kaïs Saïed), est en détention depuis le 3 juillet dernier.
Le 2 avril dernier, une vidéo a été diffusée sur les réseaux sociaux et dans de nombreux médias locaux, dans laquelle Mraïhi affirmait sa candidature aux élections présidentielles prévues pour le 6 octobre prochain.
Lotfi Mraïhi a été condamné en première instance à 8 mois de prison avec interdiction à vie de se présenter aux élections. (Presse tunisienne)
La candidature d’Imad Daïmi
Par ailleurs, l’ancien directeur de cabinet de la présidence et président du observatoire « Raqabah », Imad Daïmi, a annoncé sa candidature aux élections présidentielles en Tunisie.
Dans une vidéo publiée sur sa page Facebook, Daïmi a expliqué que « le sentiment de responsabilité envers son pays » l’a poussé à prendre « une mesure décisive pour servir les Tunisiens et les Tunisiennes », affirmant qu’il se porte candidat « pour reconstruire l’espoir » afin que le pays entre « dans une phase de réconciliation, de stabilité et de prospérité ».
Daïmi a déclaré : « Il n’est pas possible de rester les bras croisés alors que le pays s’effondre jour après jour en raison de la faiblesse de la gestion, de l’absence de vision et de volonté, de l’accentuation des ressentiments, des divisions et des tensions. »
En revanche, le Parti Républicain en Tunisie a annoncé hier jeudi le retrait de la candidature de son secrétaire général emprisonné, Issam Chebbi, pour les élections présidentielles, après que la Commission électorale a refusé de lui permettre de déposer un dossier de candidature présenté par l’un de ses avocats.
Wassam Sghayer, vice-président du Parti Républicain, a déclaré lors d’une conférence de presse au siège du parti central à Tunis que « la Haute Instance Indépendante pour les Elections a refusé de permettre à l’avocat du secrétaire général du parti – Issam Chebbi, emprisonné – de déposer une déclaration de soutien et a demandé une procuration spéciale. »
Il a ajouté que « cette décision intervient dans le contexte de la poursuite des arrestations politiques et de la répression basée sur le décret 54 », selon ses termes.
Il a ajouté que « le parti œuvrera pour imposer la liberté des prisonniers politiques, et continuera de consulter les autres partis politiques et les défenseurs des droits de l’homme afin d’imposer des élections pluralistes, libres et transparentes. »
Autres candidats
D’autres personnalités, dont le leader du parti « Tahya Tounes » Abdelatif Meki, ancien cadre notable du Mouvement Ennahdha, ont exprimé leur intention de se présenter à ces élections.
Meki a été interrogé le 12 juillet dans une affaire liée à la mort d’une personnalité politique en 2014, et le juge lui a interdit de quitter le territoire tunisien, de voyager en dehors de la région où il réside dans la banlieue sud de la capitale tunisienne et de faire toute déclaration.
Par ailleurs, l’organisation non gouvernementale « Ana Yaqadh » a vivement critiqué l’absence de transparence de la Haute Instance Indépendante pour les Elections.
De même, Amnesty International a déclaré dans un communiqué mardi qu’il était nécessaire de mettre un terme au non-respect des autorités tunisiennes pour les droits de l’homme, à leur répression contre les opposants et aux arrestations arbitraires de journalistes, avocats, activistes et politiciens critiques.