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Une juge de l’ONU va être condamnée après avoir été reconnue coupable d’avoir contraint une jeune femme à travailler comme esclave au Royaume-Uni.
Une exploitation flagrante sous couvert d’autorité
Lydia Mugambe, âgée de 50 ans, a été reconnue coupable d’avoir abusé de son statut pour exploiter une jeune femme originaire d’Ouganda durant ses études de doctorat en droit à l’université d’Oxford.
Mugambe, qui est également juge à la Haute Cour en Ouganda, a empêché cette femme d’avoir un emploi stable, la contraignant à travailler comme femme de ménage et à s’occuper des enfants, selon les procureurs.
Les chefs d’accusation et le procès
En mars dernier, lors d’un procès au tribunal de la Couronne d’Oxford, Lydia Mugambe a été déclarée coupable de plusieurs infractions graves, notamment :
- Conspiration pour faciliter une violation de la loi sur l’immigration au Royaume-Uni,
- Facilitation de déplacement dans l’intention d’exploitation,
- Travail forcé,
- Conspiration visant à intimider une témoin.
Une vidéo diffusée par la police de Thames Valley montre Mugambe semblant choquée lorsqu’un officier lui annonce son arrestation au titre de la loi sur l’esclavage moderne. Elle affirme alors : « Je suis juge dans mon pays, je bénéficie même d’une immunité. Je ne suis pas une criminelle. »
Un stratagème impliquant des autorités ougandaises
Caroline Haughey KC, avocate de la partie civile, a expliqué aux jurés que Mugambe avait exploité la méconnaissance de la victime concernant ses droits au travail et l’avait trompée sur les raisons de son voyage au Royaume-Uni.
Le procès a révélé une conspiration entre Mugambe et John Leonard Mugerwa, vice-commissaire adjoint ougandais, pour faire venir la jeune femme au Royaume-Uni. Ce duo aurait orchestré un échange frauduleux : le commissariat ougandais sponsorisait l’entrée de la victime en échange d’une intervention de Mugambe auprès d’un juge chargé d’une procédure impliquant Mugerwa.
De plus, la cour a reconnu que Mugambe avait conspiré pour intimider la victime afin qu’elle retire son soutien à l’accusation ou que les charges soient abandonnées. Elle aurait ainsi contacté un pasteur pour joindre la victime, mobilisé sa famille pour la persuader de lâcher l’affaire et organisé l’envoi d’un courriel direct à celle-ci.
Déclarations et réactions
Mugambe a nié avoir forcé la jeune femme à effectuer des tâches ménagères, affirmant l’avoir toujours traitée avec amour, attention et patience.
La victime, dont le nom ne peut être dévoilé pour des raisons légales, a témoigné lors du procès avoir ressenti un profond isolement et un sentiment d’emprisonnement, notamment après que ses heures de travail ont été strictement limitées.
Contexte et sentence à venir
Selon sa fiche sur le site de l’ONU, Lydia Mugambe a été nommée à la liste judiciaire de l’organisation en mai 2023, soit trois mois après une intervention policière à son domicile en Oxfordshire.
La sentence sera prononcée ce vendredi.