Accueil ActualitéUnicef : 1 enfant sur 2 malnutri dans le Darfour (Soudan)

Unicef : 1 enfant sur 2 malnutri dans le Darfour (Soudan)

par Sara
Soudan

L’UNICEF alerte sur des niveaux « sans précédent » de malnutrition infantile dans le Nord-Darfour et demande un accès immédiat et sans entraves aux enfants et aux familles piégés par le conflit. L’agence onusienne met en garde contre une aggravation rapide de la situation sanitaire si l’aide ne parvient pas sans délai aux zones touchées.

Des chiffres alarmants à Um Baru

Selon l’UNICEF, près de 53 % des 500 enfants examinés début décembre dans la localité d’Um Baru souffrent de malnutrition aiguë. Parmi eux, un enfant sur six présente une malnutrition aiguë sévère, une condition qui peut entraîner la mort en quelques semaines sans prise en charge rapide.

La directrice exécutive de l’UNICEF, Catherine Russell, a insisté sur l’urgence : lorsque la malnutrition aiguë sévère atteint de tels niveaux, « le temps devient le facteur le plus critique ». Elle a appelé à un accès humanitaire sécurisé et continu pour éviter « des morts et des souffrances évitables ».

Contexte du conflit et déplacements massifs

Le conflit, déclenché en 2023 entre l’armée soudanaise et les Forces de soutien rapide (RSF), a déjà fait des dizaines de milliers de morts et entraîné le déplacement de plus de 12 millions de personnes. La crise alimentaire s’est étendue à plusieurs régions, certains organismes internationaux la qualifiant de la pire crise humanitaire au monde.

Beaucoup des habitants d’Um Baru sont des déplacés récents provenant d’el-Fasher, prise par les RSF fin octobre. Plus de 100 000 personnes avaient fui cette ville déjà frappée par la famine. De nombreux déplacés font état d’exactions commises lors de leur fuite, notamment des tueries, des agressions sexuelles et des détentions.

Accès humanitaire et témoignages sur el-Fasher

Pour la première fois en deux ans, une équipe humanitaire des Nations unies a pu accéder à el-Fasher. La coordinatrice humanitaire pour le Soudan, Denise Brown, a décrit la ville comme un « lieu de crime », notant qu’elle était largement désertée et que les rares habitants vivaient dans des bâtiments vides ou des campements rudimentaires.

Les équipes onusiennes restent très préoccupées par les blessés et les personnes potentiellement détenues. De leur côté, les autorités des RSF n’ont pas formulé de commentaire public sur ces observations.

Extension des opérations militaires et aggravation de la crise

Après la chute d’el-Fasher, les RSF ont consolidé leur emprise sur le Darfour et poursuivent leur avancée vers l’est, vers la région du Kordofan. Les sièges maintenus sur des villes comme Kadugli et Dilling, ainsi que l’intensification des opérations militaires, ont encore accentué les départs massifs et laissé derrière eux des « villes fantômes » dans plusieurs zones.

Les responsables onusiens signalent que la violence s’intensifie à l’approche de la saison sèche, multipliant les destructions et pénalisant l’acheminement de l’aide humanitaire.

Réactions internationales et positions des belligérants

Le secrétaire général de l’ONU a demandé un cessez-le-feu immédiat afin de permettre l’accès humanitaire et de protéger les civils. Le Premier ministre soudanais a présenté au Conseil de sécurité un plan de paix exigeant le désarmement des RSF, proposition rejetée par ces derniers comme étant du « vœu pieux ».

Le chef de l’armée soudanaise, le général Abdel Fattah al-Burhan, a affirmé que la fin du conflit passerait par le dépôt des armes, précisant que « la solution militaire ne signifie pas nécessairement la poursuite des combats ; elle peut aboutir à une reddition ». Entre-temps, les appels internationaux se multiplient pour sauver des vies menacées par la malnutrition et l’effondrement des services essentiels.

Points clés

  • Plus de la moitié des enfants examinés à Um Baru souffrent de malnutrition aiguë.
  • Un enfant sur six présente une malnutrition aiguë sévère, nécessitant une intervention urgente.
  • Les déplacements massifs depuis el-Fasher et les violences décrites aggravent la crise humanitaire.
  • Les organisations internationales exigent un accès sans entrave pour acheminer l’aide vitale.
source:https://www.aljazeera.com/news/2025/12/30/one-in-two-children-malnourished-in-parts-of-sudans-north-darfur-un-says

Cela pourrait vous intéresser

Laisser un commentaire