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Des anciens élèves de l’Institution Saint-Dominique à Neuilly-sur-Seine font état de violences physiques et sexuelles ayant eu lieu dans l’établissement. Ces témoignages font suite à des accusations similaires portées contre un surveillant lié à l’école catholique Notre-Dame-de-Bétharram.
Des révélations troublantes
Tout commence avec des informations concernant Damien S., un surveillant décrit par d’anciens élèves comme un tortionnaire. Ce dernier, connu sous le surnom de « Cheval », a été retrouvé à Saint-Dominique en tant que censeur dans les années 1990. En février, il a été placé en garde à vue puis relâché sans poursuites, les plaintes étant frappées par la prescription.
Pour informer les anciens élèves, l’Enseignement catholique des Hauts-de-Seine a publié un communiqué sobre sur le site de Saint-Dominique. Ce message a conduit à une résurgence de souvenirs parmi les anciens élèves. Un groupe Facebook, baptisé « Témoignages Saint-Dominique de Neuilly », a été créé le 3 mars pour rassembler ces récits de violences.
Une avalanche de témoignages
Le groupe Facebook a rapidement rassemblé plus de 700 membres. Constance Bertrand, l’une des initiatrices, a porté plainte contre un autre surveillant pour harcèlement sexuel qu’elle a subi à l’âge de 13 ans. « J’ai été surprise par le nombre de témoignages qui ont afflué. Ça a été une avalanche », déclare-t-elle.
Elle souligne que de nombreux récits font état d’agressions sexuelles, de maltraitances physiques très graves, et de divers abus commis par plusieurs encadrants. « Ces enfants, petits ou plus grands, ont tenté de parler, mais personne ne les a entendus », poursuit-elle, s’interrogeant sur l’inaction des autres enseignants et de la direction pendant des décennies.
Des souvenirs douloureux
Parmi les témoignages préoccupants, certains anciens élèves évoquent des abus physiques infligés par une maîtresse de CM1, qui aurait tiré si fort sur l’oreille d’une élève que cela a provoqué un saignement. D’autres se rappellent de violences psychologiques, comme être traînés par les cheveux en classe, créant une panique générale.
Des cas d’attouchements sexuels par un prêtre, qui profitait de voyages scolaires, sont également rapportés. Ce dernier se rendait discrètement dans les chambres des élèves la nuit.
Des actions en justice
Les nombreux signalements ont été transmis à la justice, entraînant l’ouverture d’une enquête préliminaire par le parquet de Nanterre. Parallèlement, un audit est en cours dans plusieurs établissements catholiques de l’académie de Versailles. Ce processus fait partie d’un plan plus large lancé par la ministre de l’Éducation, Elisabeth Borne.
Julia, une autre ancienne élève, a déposé plainte contre un censeur qui a remplacé « Cheval ». Elle l’accuse de viol à l’âge de 16 ans, soulignant la manipulation dont elle a été victime. « Je suis persuadée que je n’ai pas été la seule victime », confie-t-elle.
Mesures prises par l’établissement
Après que Julia ait porté plainte, l’homme en question a été mis en retrait conservatoire de ses fonctions dans un autre établissement catholique en Île-de-France. Constance Bertrand a tenté de contacter les directeurs de Saint-Dominique pour demander de la compassion, mais ses lettres sont restées sans réponse.
