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Les forces israéliennes ont empêché des agriculteurs palestiniens d’accéder à leurs terres dans plusieurs zones de la Cisjordanie occupée, tout en procédant à l’arrestation d’au moins neuf personnes lors d’une série de raids. Les attaques des colons contre les cueilleurs d’olives se sont poursuivies pendant la période de récolte, provoquant blessures, privations d’accès et tensions croissantes dans les villages concernés. Le bilan et les témoignages reflètent une montée des incidents cette saison, illustrant ce que décrivent les habitants comme des violences ciblées contre les paysans. Le terme « violences colons Cisjordanie » revient souvent dans les descriptions des événements et des conséquences subies par les communautés agricoles.
Entraves à l’accès des terres
Des agriculteurs ont été empêchés aujourd’hui d’atteindre leurs oliveraies près de Beit Awa, au sud-ouest d’Hébron, selon des correspondants sur place. À Kobar, au nord-ouest de Ramallah, les forces israéliennes ont, pour la deuxième semaine consécutive, interdit aux paysans de récolter les olives sur leurs terres. Les habitants dénoncent aussi la fermeture continue d’une porte métallique installée lors du conflit à Gaza, qui barre l’accès à des parcelles agricoles et contraint des familles à abandonner temporairement leurs cultures.
Lors des interventions, les soldats ont retenu brièvement le septuagénaire Fahd Abu al-Haj après une altercation verbale, selon des témoins. À Kafr Malik, à l’est de Ramallah, plusieurs agriculteurs ont été aspergés de gaz poivré par des colons, provoquant des suffocations et des brûlures. Des témoins rapportent que les agresseurs ont attaqué les cultivateurs en présence de militants étrangers et d’une délégation de l’Autorité de résistance au mur et à la colonisation, empêchant les accès et dispersant les groupes.
- Les colons ont empêché l’accès à la zone dite « al-Manatir » et ont utilisé du gaz poivré contre des cueilleurs et des volontaires.
- Des affrontements physiques ont éclaté entre agriculteurs, délégations et colons, alors que les paysans tentaient de défendre leurs terres.
La scène, documentée par des agences internationales, montre les obstacles physiques et les confrontations qui marquent ce cycle de récolte et les opérations militaires concomitantes. L’armée a mené plusieurs interventions coordonnées dans différentes localités au cours de la période récente.
Attaques contre les cueilleurs d’olives
Dans la localité d’Aqraba, au sud de Naplouse, des colons ont pris pour cible des cueilleurs d’olives, contraignant des familles à quitter leurs parcelles. Trois habitants de Qiblan ont été légèrement blessés en ripostant à une attaque alors qu’ils récoltaient des fruits dans la zone de Wadi al-Hajj Issa à Aqraba. Les témoignages font état de colons armés d’outils tranchants, ce qui a intensifié la peur parmi les paysans et les volontaires présents.
Ces incidents s’inscrivent dans un schéma récurrent à l’approche des mois d’octobre et novembre, saison traditionnelle de la cueillette des olives. Les agressions perturbent non seulement la récolte mais aussi la sécurité alimentaire et économique de nombreuses familles rurales.
- Depuis le début de la saison actuelle, l’Autorité de résistance au mur et à la colonisation a recensé 158 attaques visant des cueilleurs.
- Sur ces incidents, 17 ont été attribués aux actions de l’armée, et 141 aux colons.
Vague d’arrestations lors de raids nocturnes
Parallèlement aux agressions des colons, les forces israéliennes ont mené des raids dans plusieurs localités de la Cisjordanie et arrêté au moins neuf Palestiniens. Les opérations ont visé des maisons et des quartiers différents, entraînant des perquisitions et des détentions, selon des agences locales et des témoins. Les familles des personnes arrêtées dénoncent des actions arbitraires et des atteintes à la quiétude des foyers, souvent au petit matin.
- Hébron : arrestation de Bilal al-Qawasmi après une perquisition dans le quartier de la rue al-Salam.
- Village d’al-Burj (sud d’Hébron) : perquisition du domicile d’Atiya Suleiman al-Talhama et fouille des lieux.
- Tulkarm (Qaffin) : arrestation de Mohammad Ashraf Ajouli et Mohammad Wasfi Harsha après l’assaut de leurs domiciles.
- Banlieue de Shuwayka (nord de Tulkarm) : arrestation de Ma’zouz Ja’roun.
- Deir Ballut (ouest de Salfit) : arrestation de Mohammad Falah Musa, Qais Adel Abdullah et Ibrahim Ramzi Mustafa après perquisitions.
- Anza (sud de Jénine) : arrestation de Mohammad Ahed Sidqa suite à une incursion nocturne.
- Jaba (sud de Jénine) : la localité a également fait l’objet d’opérations militaires.
- Al-Bireh : arrestation d’Ammar Khudairi après une perquisition dans le quartier d’al-Balu’
Les autorités israéliennes communiquent rarement les motifs précis de ces arrestations, se référant généralement à des « opérations de sécurité ». Les Palestiniens estiment en revanche qu’il s’agit d’une politique punitive ciblant activistes, anciens détenus, étudiants et figures politiques, visant à affaiblir l’organisation et la mobilisation locales.
Les incursions et perquisitions se produisent quotidiennement dans de nombreuses villes, villages et camps de la Cisjordanie. Sur les deux dernières années, la vague d’escalade a fait, selon les bilans locaux, 1 057 Palestiniens tués, près de 10 000 blessés et plus de 20 000 personnes arrêtées, dont environ 1 600 enfants.
