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Une étude internationale publiée dans « The Lancet » révèle qu’en France, une femme sur quatre a été victime de violences sexuelles avant ses 18 ans. Ces chiffres alarmants s’inscrivent dans un contexte mondial où les abus sexuels durant l’enfance et l’adolescence restent malheureusement très répandus.
Une problématique mondiale aux proportions inquiétantes
Cette étude majeure, menée par des chercheurs de l’université de Washington à Seattle et financée par la fondation Bill Gates, a analysé des données provenant de 204 pays. En exploitant les informations recueillies par l’Organisation mondiale de la santé (OMS) et les Nations Unies entre 1990 et 2023, les chercheurs estiment que près de 19 % des femmes et 15 % des hommes ont subi des violences sexuelles avant 18 ans à l’échelle mondiale.
Si ces proportions sont relativement stables depuis plusieurs décennies, elles varient considérablement selon les régions et les pays. En Europe de l’Ouest, la moyenne pour les femmes est de 20,7 %, tandis qu’en France, ce taux atteint 26 %, soit plus d’une femme sur quatre. Chez les hommes français, la proportion s’élève à 13,8 %.
Ces chiffres sont proches de ceux observés aux États-Unis (27,5 % pour les femmes et 16,1 % pour les hommes) et au Royaume-Uni (24,4 % des femmes et 16,5 % des hommes).
Des disparités régionales marquées
Les écarts entre pays sont très notables. Par exemple, seulement 6,9 % des femmes au Monténégro ont été victimes de violences sexuelles avant 18 ans, contre 42,6 % aux Îles Salomon. En Inde, près d’un tiers des femmes (30,8 %) sont concernées, tandis que chez les hommes, ce taux atteint 13,5 %. En Côte d’Ivoire, la proportion d’hommes victimes avant 18 ans est particulièrement élevée, avec 28,3 %.
Ces chiffres pourraient cependant sous-estimer la réalité, en raison du manque de données précises, notamment liées aux difficultés à mesurer et recenser les agressions selon des critères parfois divergents. Les auteurs de l’étude insistent ainsi sur l’importance de collecter des données fiables pour mieux cibler les efforts de prévention.
Conséquences à long terme sur la santé et la vie des victimes
Les violences sexuelles durant l’enfance et l’adolescence ont des effets délétères majeurs sur la santé physique et mentale des victimes. L’étude souligne que ces personnes présentent un risque accru de développer :
- Des troubles dépressifs majeurs
- Des troubles anxieux
- Des comportements addictifs
- Des problèmes de santé chroniques
Par ailleurs, ces victimes peuvent rencontrer des difficultés dans leur épanouissement personnel, avec un niveau d’éducation moins élevé et une réussite économique souvent compromise.
Un impératif moral et sanitaire au cœur des enjeux mondiaux
Lors de la première Conférence ministérielle mondiale sur l’élimination de la violence à l’égard des enfants, qui s’est tenue en novembre 2024 à Bogota, en Colombie, les intervenants ont rappelé l’urgence de protéger les enfants contre ces violences. Les chercheurs insistent sur la nécessité d’atténuer les effets cumulés de ces traumatismes tout au long de la vie, tant pour la santé publique que pour le respect des droits humains.