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Les Lois Sociétales Du Gouvernement Barnier : Un Bilan Des Votes
Le gouvernement de Michel Barnier a récemment tenu un Conseil des ministres le 23 septembre, en présence du Premier ministre et d’Emmanuel Macron. Lors de cette réunion, le président a encouragé les ministres à privilégier le dialogue et le compromis, une consigne particulièrement pertinente au regard des tensions observées entre certains membres du gouvernement. Cette dynamique est d’autant plus significative lorsqu’on se penche sur les votes concernant des lois sociétales majeures.
2024 : Inscription de l’IVG dans la Constitution
Le 8 mars 2024, la loi constitutionnelle a été adoptée, intégrant l’article stipulant que « La loi détermine les conditions dans lesquelles s’exerce la liberté garantie à la femme d’avoir recours à une interruption volontaire de grossesse ». Ainsi, la France devient le premier pays à reconnaître cette liberté dans sa Constitution. La loi, promulguée le même jour, a recueilli 780 votes pour et 72 contre. Parmi les 39 ministres du gouvernement Barnier, 20 ont participé au vote. Tous, sauf trois, ont soutenu l’inscription de l’IVG dans la Constitution : Bruno Retailleau (Intérieur), Patrick Hetzel (Enseignement supérieur et recherche) et Laurence Garnier (secrétaire d’État chargée de la Consommation).
2022 : Interdiction des thérapies de conversion
Le 25 janvier 2022, la loi interdisant les thérapies de conversion a été votée, prohibant toute pratique visant à modifier ou réprimer l’orientation sexuelle ou l’identité de genre. Ce texte a été justifié par les dangers que ces pratiques représentent pour la santé physique et mentale. La publication au Journal officiel a eu lieu le 1er février 2022, établissant une peine de deux ans de prison et 30 000 euros d’amende pour les contrevenants. Dans le cadre de ce vote, la majorité des parlementaires qui font aujourd’hui partie du gouvernement Barnier avaient voté pour, à l’exception des deux ministres Bruno Retailleau et Laurence Garnier.
2021 : Révision de la loi bioéthique et ouverture de la PMA
En 2021, la révision de la loi de bioéthique a élargi la procréation médicalement assistée (PMA) à toutes les femmes, y compris aux couples homosexuels et célibataires, en supprimant le critère d’infertilité. Promulguée le 2 août 2021, cette réforme permet par ailleurs le double don de gamètes. À l’Assemblée nationale, plusieurs députés devenus ministres dans le gouvernement Barnier avaient voté contre cette loi, tandis que d’autres, comme Guillaume Kasbarian et Laurent Saint-Martin, avaient apporté leur soutien. Bruno Retailleau avait quant à lui tenté de supprimer l’article permettant l’ouverture de la PMA durant une précédente lecture au Sénat.
2013 : Mariage pour tous
Enfin, la loi ouvrant le mariage aux couples de personnes de même sexe, adoptée le 23 avril 2013 et promulguée le 17 mai, a fait de la France le 14ème pays à légaliser le mariage homosexuel. Malgré les vives critiques suscitées, notamment de la part de certaines figures politiques comme Catherine Vautrin et Patrick Hetzel, cette législation a permis à 70 659 couples de se marier entre 2013 et 2022. Les votes au Parlement illustrent les clivages persistants, avec des membres actuels du gouvernement ayant voté contre, dont Bruno Retailleau et François-Noël Buffet.
Ce tour d’horizon des votes essentiels du gouvernement Barnier montre les différentes positions des ministres face à des questions sociétales cruciales, révélant ainsi la complexité des relations au sein de cette équipe gouvernementale.