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Vote arabe et musulman peut-il influencer les élections américaines
Le mois dernier a été dramatique pour la politique américaine, marqué par une série d’événements rapides et saisissants. L’ancien président républicain Donald Trump a survécu à une tentative d’assassinat, sortant plus audacieux et actif que jamais pour rassembler sa base. Pendant ce temps, le président Joe Biden a annoncé son retrait de la course présidentielle, soutenant sa vice-présidente, Kamala Harris, qui a rapidement mobilisé suffisamment de délégués pour sécuriser sa candidature lors de la convention nationale démocrate prévue du 19 au 22 août.
Réveil de la campagne démocrate
Kamsla Harris a revitalisé la campagne démocrate, obtenant plus de 200 millions de dollars de dons et 100 000 nouveaux électeurs enregistrés en seulement une semaine. Sa popularité est en hausse dans les sondages, avec une augmentation de 8 points de pourcentage à 43 % chez le grand public. Parmi les électeurs potentiels, son taux atteint actuellement 47 %, juste un point de moins que celui de Trump.
Un soutien mitigé parmi les démocrates
Le succès précoce de Harris peut être attribué au soulagement ressenti par de nombreux démocrates face à la décision de Biden de se retirer. En effet, 87 % des démocrates inscrits ont soutenu ce retrait. Néanmoins, il est peu probable que cet élan se maintienne jusqu’aux élections de début novembre. Bien que Harris incarne le changement tant attendu dans la campagne démocrate, elle représente aussi une continuité avec l’administration Biden, ce qui pourrait la placer dans une position délicate sur certains enjeux.
Le dilemme de la Palestine
Un des défis majeurs qui se posent à elle est la question de la crise à Gaza. Il convient de rappeler que l’un des motifs pour lesquels Biden a été perçu comme faible était la campagne “des électeurs non engagés” menée par les Arabes et Musulmans américains lors des primaires démocrates précédentes. Une proportion significative de ces électeurs a exprimé son refus du soutien inconditionnel de Biden à l’Entité sioniste vis-à-vis des Palestiniens dans Gaza.
Un soutien sans précédent dans les États clés
Les résultats dans les États clés en balance étaient particulièrement troublants pour la campagne de Biden. Dans le Michigan et le Wisconsin, par exemple, 101 000 et 47 800 électeurs ont voté “non engagés”. Biden avait remporté ces deux États avec de faibles marges de 154 000 et 20 600 voix en 2020.
Dans les sondages récents, Harris est en retard par rapport à Trump de 2 à 10 pour cent dans des États cruciaux comme la Géorgie, l’Arizona, le Nevada et la Pennsylvanie. Au Michigan, elle est à un point de pourcentage de retard, tandis qu’au Wisconsin, leur soutien est respectivement à 47 %.
Communautés arabes et musulmanes américaines dans le jeu
Les communautés arabes et musulmanes américaines, soutenues par de nombreux alliés progressistes, pourraient exercer une influence décisive sur des victoires à faible marge dans ces États. S’ils se mobilisent, ils pourraient devenir la clé de la victoire de Harris, surtout si elle reste en retrait dans d’autres États indécis comme l’Arizona, le Nevada, la Caroline du Nord ou la Géorgie.
Cependant, des membres des mouvements “abandonner Biden” et “non engagés” ont menacé de se détourner de Harris si elle poursuivait la politique pro-guerre de Biden.
Pression croissante sur les démocrates
Le 23 juillet, sept syndicats représentant des millions de travailleurs américains ont adressé à Biden un message commun demandant l’arrêt de l’aide militaire à Entité sioniste. Il est important de noter que l’opposition aux politiques de Biden sur la Palestine et Entité sioniste s’étend au-delà de ces groupes d’intérêt. Actuellement, seulement 42 % des Américains soutiennent la guerre en Entité sioniste, et le soutien parmi les démocrates est encore plus faible, à seulement 23 %.
Appels au changement de politique
La militante palestinienne américaine, Houda Araf, a exprimé que, pour obtenir leurs voix, le Parti démocrate doit changer fondamentalement de cap sur Gaza et la Palestine. “Il ne peut pas continuer à nous maltraiter tout en s’attendant à nos voix. Harris doit se distancer de la politique de Biden de manière tangible”, a-t-elle déclaré.
Ce sentiment se retrouve largement parmi les membres non engagés, attentifs aux déclarations de Harris concernant Gaza. Bien qu’elle n’ait pas assisté au discours du Premier ministre israélien Benjamin Netanyahu devant le Congrès le 24 juillet, elle l’a rencontré le lendemain.
Aperçu du changement possible
Harris s’est exprimée après leur rencontre de manière à indiquer un changement potentiel de position, appelant à un cessez-le-feu, à une solution à deux États, et à la fin des souffrances collectives des civils palestiniens. Les voix des femmes et des enfants palestiniens sont rarement entendues à Washington.
Adam Shapiro, expert en affaires du Moyen-Orient, a souligné que si Harris veut attirer le soutien des électeurs, elle doit démontrer un changement significatif dans sa position avant les élections. “Elle doit se montrer capable d’agir”, a-t-il dit.
La convention nationale démocrate comme tremplin
La convention nationale démocrate offrira à Harris une plateforme pour clarifier sa position sur Entité sioniste et la guerre à Gaza. En tant que candidate présidentielle, elle dispose de plus d’influence que maintenant en tant que vice-présidente. La manière dont elle s’écartera du soutien inconditionnel de Biden pourrait déterminer son niveau de soutien parmi les démocrates progressistes favorables aux Palestiniens.
Les militants surveillent également son engagement envers le respect du droit international et l’application des lois américaines relatives au transfert d’armes utilisées dans les violations des droits humains.
Les enjeux des élections de 2024
Les élections présidentielles de 2024 s’annoncent déjà comme l’une des plus importantes de l’histoire contemporaine des États-Unis, en raison de l’essor de l’extrême droite et des inquiétudes des démocrates concernant la démocratie. Ce contexte pourrait également marquer un changement significatif dans la position du Parti démocrate sur Entité sioniste et la Palestine, faisant des élections un événement historique potentiel.