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Le vote de confiance sur le budget présenté par le gouvernement Bayrou est prévu ce lundi 8 septembre 2025. Le Premier ministre a demandé l’appui des députés en invoquant l’article 49.1 de la Constitution, alors que la coalition demeure fragile et que certains élus doutent d’une majorité. Dans les circonscriptions de l’Eure, de la Loire, de l’Allier et de l’Isère, les positions se différencient fortement, reflétant un paysage politique polarisé. Le vote est programmé à partir de 15 h et le résultat pourrait tomber vers 19 h, après le discours de politique générale du Premier ministre.
Dans l’Eure, Houssin et Brun annoncent leur vote contre
Dans la 5e circonscription, Timothée Houssin (Rassemblement national) a déclaré: « Évidemment je vais voter contre. ». La position du député du 5e est partagée par Philippe Brun (Parti socialiste) qui a réagi dès le lundi 25 août en dénonçant ce qu’il appelle une « démission déguisée » du Premier ministre au 8 septembre et en estimant que le plan budgétaire est irréaliste.
« Pas surpris le moins du monde par cette démission déguisée du Premier ministre au 8 septembre », avait-il écrit sur le réseau social X.
Dans un entretien accordé au Nouvel Obs, Brun a ajouté: « Ce gouvernement devra forcément être issu du vote qui a porté la gauche en tête aux législatives de 2024. »
Loire: un tableau contrasté avec trois opposants et un soutien
Dans la Loire, trois députés se sont clairement prononcés contre Bayrou: Pierrick Courbon (PS), Andrée Taurinya (LFI) et Sylvie Bonnet (LR). Courbon a déclaré: « les propositions budgétaires du gouvernement sont inacceptables. » Taurinya a exprimé un refus et a évoqué le droit de destitution et l’illégitimité perçue du Premier ministre. Bonnet a ajouté que le budget et la trajectoire proposée ne répondent pas aux urgences sociales et démocratiques.
« Je vais sans surprise voter contre le vote de confiance. Je remercie le gouvernement de faire cela, c’est la première fois que cela arrive en cinq ans. Avant, nous n’avions pas pu être consultés. Je ne peux pas voter la confiance pour un Premier ministre illégitime. Plus que tout, je n’accepte pas le discours culpabilisant de François Bayrou envers les Français. Il surfe sur la peur et nous comptons bien avec notre groupe parlementaire déposer une motion de destitution du président de la République, car c’est lui le vrai responsable de cette situation. »
« Je voterai contre. Il est impensable de soutenir une trajectoire gouvernementale qui, sous couvert de rigueur, propose des mesures injustes et inefficaces, comme la suppression de jours fériés ou un effort budgétaire de 44 milliards d’euros sans vision claire. Le flou stratégique, les divisions internes et l’absence de cap rassembleur ne peuvent être ignorés. Refuser la confiance, c’est refuser de cautionner une politique qui ne répond ni aux urgences sociales ni aux exigences démocratiques. »
Par ailleurs, Emmanuel Mandon, député de la Loire (Ensemble), a indiqué qu’il votera sans surprise la confiance.
Isère et Allier: des positions contrastées et un suspense sur l’issue
Dans l’Isère, deux députés semblent se prononcer pour la confiance: Camille Galliard-Minier (Renaissance) et Sylvie Dézarnaud (Droite Républicaine). Camille Galliard-Minier a déclaré qu’elle voterait la confiance pour apporter une réponse à la gravité financière du pays. Sylvie Dézarnaud a expliqué que le choix n’est pas un chèque en blanc: elle évoque le maintien du cap et les alternatives pour l’après 8 septembre, tout en rejetant toute hausse d’impôt pour les retraités et la suppression des deux jours fériés.
« la question n’est pas tant celle du maintien du gouvernement de François Bayrou que celle des alternatives qui nous sont proposées pour l’après 8 septembre. … C’est avec l’esprit de responsabilité que nécessite l’époque que je voterai la confiance au gouvernement et au constat qu’il pose sur les comptes publics. »
« toute hausse d’impôts pour les retraités et la suppression des deux jours fériés pour les Français »
Dans l’Allier, Yannick Monnet (Gauche démocrate et républicaine) a dit qu’il n’apporterait pas sa confiance, arguant que le budget est marqué par l’austérité. Jorys Bovet (RN) a qualifié le vote annoncé de « suicide politique », estimant que le Premier ministre ne cherche pas à écouter les Français. Nicolas Ray (LR) a également critiqué la démarche et a rappelé qu’« il aurait fallu engager des discussions en amont et tout au long du débat budgétaire qui doit commencer début octobre, pour aboutir à un budget de compromis qui, faute d’être voté, ne soit pas censuré ». Il a aussi souligné que « ce vote de confiance n’a pas été sollicité depuis 3 ans ».
Le soir, le résultat a été publié: selon l’AFP, 364 députés ont rejeté la confiance et 194 l’ont approuvée, entraînant la démission du Premier ministre et ouvrant une période d’incertitude autour d’un leadership politique futur.