Wall Street atteint un nouveau record grâce aux commentaires de Powell

Wall Street, Powell, record Dow Jones et le marché américain vendredi

Le Dow Jones a gagné 1,89 % et a établi un nouveau record historique, atteignant 45 631,74 points. L’indice Nasdaq a progressé de 1,88 % et l’indice élargi S&P 500 a avancé de 1,52 %, dans un mouvement synchronisé lié à l’interprétation par les investisseurs des propos du président de la Réserve fédérale (Fed), Jerome Powell.

« Tous les regards ont été tournés vers le discours de M. Powell, dont le principal enseignement est qu’il s’est montré plus accommodant qu’attendu », résume Angelo Kourkafas, d’Edward Jones, auprès de l’AFP. Depuis le colloque des banquiers centraux de Jackson Hole (Wyoming), M. Powell a indiqué qu’une dégradation « rapide » du marché du travail américain n’est pas à exclure et pourrait « justifier » une détente de la politique monétaire, et donc des taux d’intérêt.

Taux obligataires et dollar : mouvements nets après les propos de la Fed

La réaction des marchés ne s’est pas fait attendre. Sur le marché obligataire, le rendement à deux ans — le plus sensible aux évolutions monétaires — est passé de 3,78 % jeudi à la clôture à 3,69 % vers 20h20 GMT. Celui à dix ans a reculé de 4,33 % à 4,25 %.

La baisse des rendements a pesé sur le dollar, tandis que les principaux indices actions bondissaient. « Une baisse en septembre n’est pas nécessairement acquise, mais cela montre que la Fed est prête à diminuer ses taux, à condition que l’indice d’inflation CPI du mois prochain ne réserve pas de surprise à la hausse », ajoute Angelo Kourkafas.

Jerome Powell a souligné la délicatesse de la situation : « La Fed se trouve dans une « situation délicate », car les nouvelles taxes sur les produits importés commencent dans le même temps à être répercutées sur les prix payés par les consommateurs, au risque de raviver l’inflation. »

Impact sectoriel et valeurs vedettes vendredi

Les perspectives d’une détente des taux ont profité aux secteurs sensibles au coût du crédit et aux petites capitalisations. L’indice Russell 2000, qui regroupe 2 000 PME américaines, a bondi de 3,86 %.

Parmi les valeurs financières, Goldman Sachs a gagné 3,62 % et American Express 3,57 %. Les groupes liés à la construction ont également enregistré de fortes hausses, Mohawk Industries progressant de 7,28 % et Builders FirstSource de 8,43 %, les investisseurs anticipant un possible recul du coût du crédit pour les ménages américains.

Sur le front technologique et industriel, Intel a pris 5,53 %, après les propos de Donald Trump sur une cession d’actions à l’État. Le titre Intel se négociait à l’équivalent d’environ 23,06 € (24,80 $).

Zoom Video Communications a connu la plus forte progression parmi les titres mentionnés, s’envolant de 12,71 %, à environ 76,69 € (82,47 $), après des résultats trimestriels et des prévisions jugés supérieurs aux attentes, soutenus notamment par ses investissements dans l’intelligence artificielle.

La chaîne de prêt-à-porter à bas coûts Ross Stores a gagné 1,12 %, à environ 136,89 € (147,25 $), après un trimestre globalement meilleur qu’attendu ; le groupe a toutefois signalé l’impact négatif des droits de douane sur son activité.

Anticipations des investisseurs et calendrier prochain

Une large majorité d’investisseurs anticipent désormais une détente des taux dès septembre, selon l’outil de veille de CME, FedWatch. Ces anticipations expliquent en grande partie les rotations observées vendredi vers les secteurs cycliques et les valeurs sensibles aux taux.

Les prochaines publications de l’inflation (indice CPI) et les commentaires des responsables de la Fed resteront des points d’attention pour les marchés, qui vont continuer d’évaluer la balance entre ralentissement de l’emploi et pressions inflationnistes liées aux droits de douane, tels que soulignés par M. Powell.