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XPN, le logiciel de police à 257 millions: fiasco

by charles
France

Le dossier entourant le fiasco XPN, le logiciel de la police française, revient sur un investissement de 257 millions d’euros jugé inadapté au métier. Développé initialement comme outil commun à la police et à la gendarmerie, il a connu un chemin sinueux, avec des tensions internes et un désengagement partiel de la gendarmerie. La direction générale de la police nationale assure désormais seule la maîtrise d’ouvrage, tandis que la Cour des comptes pointe des failles importantes.

XPN, le logiciel de police à 257 millions d’euros jugé inadapté

Au départ, le projet est envisagé comme un outil commun à la police et à la gendarmerie, confié au service de technologie et des systèmes d’information de la sécurité intérieure. Une commissaire de police y est nommée en tant que cheffe de projet en mars 2016, malgré son inexpérience en la matière, et elle est épaulée par la société Capgemini. La gendarmerie se désengage rapidement et la direction générale de la police nationale (DGPN) assure désormais seule la maîtrise d’ouvrage.

Mais très vite, les choses se gâtent : des tensions apparaissent et la gendarmerie se désengage. Un acteur du projet, cité par la Cour des comptes, évoque de chicaneries « de niveau cour d’école », relève Le Monde. La direction générale de la police nationale (DGPN) assure désormais seule la maîtrise d’ouvrage.

Le projet, dénommé d’abord LRP4, est d’emblée critiqué – au point qu’une consultation est organisée par l’administration en 2017 pour lui trouver un nouveau nom, indique Le Monde. Objectif : faire participer et voter les policiers pour favoriser « l’acceptation » du programme informatique. C’est le terme Scribe (pas le plus populaire) qui est retenu.

Ce qui ne suffira pas à sauver le projet. Pannes fréquentes, pertes de temps, manque d’ergonomie… En plus d’être trop tourné vers la production de statistiques, l’outil en cours de développement est jugé inadapté aux besoins des enquêteurs. À titre d’exemple, il faut « 17 clics pour intégrer un PDF » sur le logiciel et il est « impossible d’intégrer des fichiers supérieurs à 5Mo sans dégrader leur qualité », note la Cour des comptes. Quand des photos excèdent cette taille, elles « deviennent alors inexploitables par les magistrats ».

Selon les sources, la conséquence directe est que le changement de nom n’a pas suffi et l’outil est perçu comme inadapté aux réalités du métier. Le gouvernement a été confronté à des défis pour déployer le système et l’usage dans les procédures reste incertain.

Capture d'écran du reportage sur le fiasco XPN
Extrait illustrant le coût et les difficultés du projet XPN.

Des critiques portées sur l’ergonomie et la maîtrise d’ouvrage

Les retours publics et les analyses pointent un outil trop tourné vers la production de statistiques et peu adapté aux réalités du terrain des enquêteurs. La Cour des comptes souligne des lacunes en matière d’ergonomie et de fiabilité qui entravent le travail des magistrats et des forces de l’ordre.

La question de la maîtrise d’ouvrage est également criante: alors que la gendarmerie s’était initialement impliquée, la DGPN assure désormais seule la responsabilité de la mise en œuvre et du suivi. Des journalistes et observateurs relèvent les difficultés de coordination et les retards dans les livrables.

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