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Les frappes américaines au Yémen se sont intensifiées ce vendredi, ciblant deux camps militaires d’Ansar Allah dans et autour de la capitale Sanaa. Ces attaques s’inscrivent dans une série d’opérations menées par les États-Unis contre le groupe houthiste pour le deuxième mois consécutif.
Reprise des frappes aériennes sur Sanaa
Selon une source yéménite, les avions américains ont lancé cinq raids sur le camp d’Al-Hafa, situé à l’est de Sanaa, qui était auparavant occupé par les forces d’élite du garde républicain, autrefois l’élite de l’armée yéménite. Quatre autres frappes ont visé le camp d’Al-Jamimah dans le district de Bani Hashish, au nord-est de la capitale.
Ces frappes interviennent à la veille d’une annonce d’Ansar Allah concernant une attaque contre une cible militaire à Tel-Aviv, en Israël, avec un missile balistique de type « Zolfikar ». Par ailleurs, les forces houthies ont revendiqué le lancement de missiles de croisière et de drones contre les porte-avions américains USS Truman et USS Vincent ainsi que leurs navires de guerre opérant dans la mer Rouge et la mer d’Arabie. Une drone de reconnaissance américaine MQ-9 a également été abattu dans l’espace aérien de la province de Sanaa.
Bilan des victimes et destruction d’infrastructures stratégiques
Plus tôt dans la journée, le ministère de la Santé du gouvernement d’Ansar Allah a fait état d’une augmentation du nombre de victimes des frappes américaines visant le port pétrolier de Ras Issa dans la province d’Al-Hodeida, à l’ouest du Yémen. Le bilan provisoire s’élève à 80 morts et 150 blessés.
Jeudi soir, le commandement central américain a déclaré avoir détruit une plateforme de carburant dans ce même port, justifiant cette action par la volonté de couper l’approvisionnement en carburant des Houthis et de priver le groupe de revenus illégaux qui auraient financé leurs actions terroristes dans la région depuis plus de dix ans. Ces frappes viseraient ainsi à affaiblir la puissance économique du mouvement.
Contexte des tensions militaires accrues
Quelques heures avant ces frappes, le chef d’Ansar Allah, Abdel-Malik al-Houthi, avait révélé que ses forces avaient recensé 900 raids aériens et bombardements navals américains sur les zones contrôlées par le groupe depuis la mi-mars. Parmi eux, 220 raids ont été effectués par des bombardiers furtifs B-2, des chasseurs F-18 et d’autres avions.
Les Houthis ont également rapporté mercredi dernier que les frappes américaines continues ont causé la mort de 107 civils et fait 223 blessés, majoritairement des femmes et des enfants.
En réponse à une intense campagne aérienne américaine sur Sanaa et sept autres provinces sous contrôle houthi, qui a fait 53 morts dont 5 enfants et 2 femmes, Ansar Allah a élargi son interdiction de passage des navires israéliens dans la mer Rouge, la mer d’Arabie et le golfe d’Aden, pour inclure également les navires américains depuis le 16 mars.
Escalade et ramifications régionales
Cette montée des tensions est liée à la décision prise par Ansar Allah le 12 mars de rétablir l’interdiction de transit des navires israéliens dans ces eaux stratégiques, menaçant d’autres mesures en riposte à la reprise des opérations militaires israéliennes dans la bande de Gaza. Le groupe avait donné à Israël un délai de quatre jours pour ouvrir les passages et permettre l’entrée de l’aide humanitaire dans le territoire palestinien.
Depuis novembre 2023, Ansar Allah revendique avoir mené 1255 attaques à l’aide de missiles balistiques, de missiles de croisière, d’armes hypersoniques et de drones contre Israël, ses navires ainsi que ceux des États-Unis et du Royaume-Uni, justifiant ces actions en soutien aux factions palestiniennes opposées à l’armée israélienne.
Le mouvement affirme régulièrement faire partie de l’axe de la résistance, qui comprend l’Iran, la Syrie, le Hezbollah libanais et plusieurs factions palestiniennes, et manifeste sa disposition à combattre à leurs côtés.
Situation politique et militaire au Yémen
Depuis septembre 2014, Ansar Allah contrôle la majorité des provinces du centre et du nord du Yémen, y compris la capitale Sanaa. En réaction, un coalition arabe dirigée par l’Arabie saoudite a lancé en mars 2015 une intervention militaire en soutien aux forces gouvernementales yéménites afin de reprendre ces territoires aux mains des Houthis.

