Zaïm de l’opposition incite les Indiens à résister à la dictature
Un important leader de l’opposition du Premier ministre indien Narendra Modi a appelé ses concitoyens à résister contre « la dictature », après sa libération temporaire de prison pour participer aux élections générales, selon la Cour suprême du pays.
Lors d’une conférence de presse samedi, le Premier ministre de Delhi, Arvind Kejriwal, a déclaré, un jour après sa libération, que le résultat des élections déterminera si l’Inde restera une démocratie. Il a ajouté : « Je viens implorer 1,4 milliard de personnes de sauver mon pays… Sauvez mon pays de cette dictature ».
Kejriwal a personnellement accusé le Premier ministre de cibler ses opposants par des enquêtes criminelles, affirmant que Modi avait entrepris une mission très dangereuse consistant à jeter tous les leaders de l’opposition en prison.
Environ un milliard d’Indiens ont été appelés à voter lors des élections générales qui se dérouleront du 19 avril au 1er juin, conférant à l’Inde le titre de la plus grande démocratie du monde.
De nombreux analystes estiment que la victoire de Modi est inévitable en raison de la popularité de ses politiques nationalistes hindoues, la majorité de la population adhérant à cette religion dans le pays.
Kejriwal, âgé de 55 ans, est l’un des leaders de l’opposition (Coalition nationale indienne intégrale) aux côtés de Rahul Gandhi, chef du Congrès national indien, rivalisant avec Modi.
Poursuites et allégations
Le gouvernement de Kejriwal est accusé de corruption dans l’octroi de licences de vente d’alcool à des entreprises privées.
Kejriwal nie les accusations portées contre lui, selon ses partisans, sa poursuite judiciaire vise à marginaliser les opposants de Modi. Un partisan a qualifié l’affaire de « complot politique » ourdi par le parti Bharatiya Janata, le parti nationaliste hindou au pouvoir.
La Cour suprême a annoncé vendredi qu’il était autorisé à quitter temporairement la prison pour participer à la campagne des élections indiennes qui dureront 6 semaines, à condition de retourner en prison après le dernier jour de vote le 1er juin.
Plusieurs analystes prévoient que Modi ne rencontrera aucune difficulté à remporter les élections en raison de la popularité de ses politiques nationalistes hindoues.
Lors de son premier mandat il y a une décennie, Kejriwal était un fervent combattant de la corruption, refusant à plusieurs reprises de se conformer aux convocations pour interrogatoire dans le cadre des enquêtes.
Il est l’un des leaders de l’opposition faisant l’objet d’enquêtes criminelles, comme Rahul Gandhi (53 ans), descendant d’une famille dont plusieurs membres ont été Premier ministre et qui a été brièvement exclu du Parlement l’année dernière pour diffamation.
Kejriwal accuse le gouvernement de porter atteinte aux pratiques démocratiques et critique son soutien à la majorité religieuse en Inde au détriment de grandes minorités qui s’inquiètent de leur avenir, dont 210 millions de musulmans.
Des militants des droits de l’homme et de l’opposition accusent le gouvernement Modi d’exploiter le système judiciaire pour atteindre des objectifs politiques.
Une organisation américaine non gouvernementale, Freedom House, affirme que le parti Bharatiya Janata « exploite de plus en plus les institutions gouvernementales pour attaquer les opposants politiques ».