La guerre en Ukraine continue de dévoiler des enjeux complexes, notamment en ce qui concerne le rôle des entreprises occidentales dans l’approvisionnement de la Russie en équipements militaires. Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a récemment accusé Moscou de manipuler les corps de soldats pour minimiser ses pertes et de maintenir sa capacité de guerre, tout en lançant un appel à la communauté internationale pour faire face à un autre défi : le soutien clandestin des industries occidentales à l’industrie militaire russe.
Des accusations d’acheminement de machines-outils vers la Russie
Lors d’un briefing sous embargo jusqu’à samedi, Zelensky a dénoncé la persistance de sociétés occidentales, notamment allemandes, tchèques, taïwanaises, sud-coréennes, japonaises et indiennes, qui continueraient de fournir à la Russie des machines-outils essentielles à la fabrication d’armements. Le président ukrainien a affirmé avoir identifié au moins quatorze pays impliqués dans cette exportation, y compris quelques sociétés américaines, dont il détient les noms mais refuse de divulguer.
Il insiste sur le fait que ces entreprises ont la possibilité de désactiver à distance leurs machines-outils, ce qui pourrait considérablement freiner la production d’armements russes. Selon lui, un simple débranchement de ces équipements serait comparable à un désarmement sans déploiement de nouvelles armes, un moyen efficace pour ralentir le rythme de la machine de guerre russe.
Une stratégie de sanctions et de déconnexion
Dans son allocution, Zelensky a appelé à des sanctions plus fortes contre ces entreprises, qu’il considère comme des acteurs clés dans le soutien à l’effort de guerre russe. Il a également insisté sur la nécessité de déconnecter ces machines, soulignant qu’un tel acte pourrait ralentir considérablement la capacité de production militaire de Moscou. La situation intervient alors que, depuis le début de l’invasion en février 2022, l’Occident soupçonne la Russie de contourner plusieurs sanctions en utilisant des technologies et équipements importés par des circuits détournés ou clandestins.
Ce contexte met en lumière la complexité des flux commerciaux internationaux en temps de conflit, où la frontière entre soutien civil et militaire devient souvent floue. Les déclarations ukrainiennes ne cessent de rappeler que pour faire plier la machine de guerre russe, plusieurs leviers, dont le contrôle des approvisionnements en matériel, doivent être exploités efficacement.