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Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a accusé la Russie d’utiliser le territoire de son allié biélorusse — ainsi que des immeubles d’habitation ordinaires — pour contourner les défenses ukrainiennes et guider des attaques contre des objectifs ukrainiens. Il a formulé ces allégations vendredi sur la messagerie Telegram, à l’issue d’une réunion du état-major militaire, en avertissant que cette stratégie mettait en péril la population civile et la souveraineté de la Biélorussie.
Selon Zelensky, les services de renseignement ukrainiens ont observé le déploiement d’équipements « dans des localités biélorusses proches de la frontière, y compris sur des immeubles résidentiels ». Il a pointé du doigt la présence d’antennes et d’autres dispositifs sur les toits d’immeubles de cinq étages, utilisés pour diriger les drones dits « Shahed » vers les régions occidentales de l’Ukraine. « C’est un mépris absolu de la vie humaine », a-t-il ajouté, en appelant Minsk à cesser ces pratiques.
Des missiles hypersoniques stationnés en Biélorussie ?
Parallèlement aux accusations de Zelensky, des chercheurs en renseignement ont révélé que Moscou aurait stationné ses nouveaux missiles balistiques hypersoniques, potentiellement dotés d’une capacité nucléaire, sur une ancienne base aérienne dans l’est de la Biélorussie. Ce déploiement, s’il se confirme, renforcerait la capacité russe à frapper des cibles en Europe et accroîtrait les tensions régionales.
Des analystes ont notamment identifié des signes concordants dans des images satellitaires : une vaste opération de construction, un point de transfert ferroviaire militaire protégé et une dalle de béton recouverte de terre, qui pourraient correspondre à des infrastructures destinées à accueillir des lanceurs mobiles. Ces observations rapprochent l’évaluation indépendante des chercheurs des conclusions des services de renseignement occidentaux.
Réponses de Minsk et de Moscou
Le président biélorusse Alexandre Loukachenko a reconnu la présence de telles armes sur le territoire biélorusse sans en préciser l’emplacement exact, indiquant qu’un nombre limité d’unités serait déployé dans le pays. Le ministre biélorusse de la Défense a défendu ce positionnement en le présentant comme « notre réponse » aux actions qu’il qualifie d’agressives de l’Occident, affirmant que ce déploiement ne modifierait pas l’équilibre des forces en Europe.
Cependant, la Russie et la Biélorussie n’ont pas fourni de commentaires publics détaillés confirmant les éléments observés par les analystes indépendants. Rappelons que la Biélorussie a déjà servi de tremplin à l’invasion russe de février 2022, et que son alignement politique avec Moscou demeure ferme même si Minsk assure ne pas engager de troupes directement sur le théâtre ukrainien.
Impact sur le terrain et perspectives diplomatiques
Les accusations interviennent alors que des attaques russes ont de nouveau frappé la capitale ukrainienne, avec des explosions signalées, le déclenchement des défenses aériennes et des rapports faisant état d’un usage combiné de missiles de croisière et balistiques. Ces frappes illustrent la volatilité de la situation et la vulnérabilité persistante des infrastructures civiles.
Par ailleurs, le président Zelensky doit rencontrer le président des États-Unis pour finaliser un éventuel accord de cessez-le-feu. Il s’est déclaré disposé à soumettre à référendum le plan de paix en vingt points soutenu par Washington, à la condition préalable d’un cessez-le-feu de 60 jours permettant à l’Ukraine d’organiser un tel vote. Cette proposition traduit la recherche d’une issue politique tout en cherchant à sécuriser des garanties temporaires sur le terrain.
Un avertissement envers Minsk
Pour l’Ukraine, la question fondamentale reste claire : la mise à profit de la Biélorussie par la Russie pour contourner les défenses ukrainiennes représente un risque direct pour les civils et pour la stabilité régionale. Zelensky insiste pour que Minsk renonce à céder sa souveraineté à des fins militaires étrangères et mette fin à l’installation d’équipements susceptibles d’être utilisés dans des opérations offensives contre l’Ukraine.
En définitive, alors que les révélations sur le déploiement de systèmes d’armes en Biélorussie suscitent l’inquiétude, la communauté internationale surveille de près l’évolution des installations militaires et les conséquences que ces mouvements pourraient avoir sur la sécurité européenne.