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Un tragique incident a secoué le Royaume-Uni suite au décès d’Alice Webb, une mère de cinq enfants âgée de 33 ans, survenu après un acte chirurgical dans une clinique de beauté. Elle avait subi un « Brazilian Butt Lift », un procédé destiné à augmenter le volume des fesses. Peu après l’injection d’une substance cosmétique, des complications sont survenues entraînant sa mort. Une enquête est actuellement en cours pour déterminer les circonstances exactes de cet événement.
La beauté, un secteur en pleine expansion
Le décès d’Alice Webb met en lumière la réalité inquiétante de l’industrie de la beauté au Royaume-Uni, un secteur qui génère des millions d’euros. Ce marché promet un aspect physique parfait, mais des enquêtes révèlent des pratiques bien éloignées de cet idéal. Une investigation menée par la chaîne ITV a mis en évidence des salons de beauté opérant comme des cliniques. Une journaliste, avec une caméra cachée, a rejoint un cours de formation d’un jour sur la liposuccion dans un salon de beauté, coûtant environ 1.800 euros. Après seulement 30 minutes de théorie, les participants ont pu pratiquer sur une patiente.
Les dangers d’une formation insuffisante
Les risques associés aux interventions esthétiques réalisées par des non-professionnels sont alarmants. Une esthéticienne a admis que des blessures étaient fréquentes : « Si nous endommagions les nerfs d’un côté, nous faisons preuve de prudence de l’autre. Nous avons déjà blessé des nerfs deux fois et une artère une fois. » Le professeur Iain Whitaker, spécialiste en chirurgie plastique, exprime son indignation : « C’est dégoûtant. Après 22 ans de pratique, je ne pensais jamais être témoin de telles choses. » De plus en plus de personnes se tournent vers l’étranger pour des interventions à moindre coût, mais ces choix peuvent avoir de graves conséquences.
Expériences traumatisantes
Keylea-Anne Griffiths a vécu une expérience traumatisante lors d’une liposuccion dans la même clinique. Elle relate : « J’ai ressenti un métal chaud traverser ma peau et j’ai crié de douleur. » Elle a également constaté du sang d’une autre patiente sur le mur. Après la procédure, elle a dû être hospitalisée en raison de lésions à sa vessie. Les responsables de la clinique n’ont pas souhaité commenter ces accusations.
Augmentation des urgences médicales
Depuis 2021, ITV a signalé près de 1.200 appels d’urgence concernant des entreprises liées à la « beauté » ou à l' »esthétique ». Les raisons mentionnées incluent des douleurs thoraciques, des situations de vie ou de mort, ou des traumatismes graves. En cinq ans, il y a eu près de 700 plaintes déposées auprès des autorités concernant des interventions esthétiques.
Pression sur la politique britannique
Un des problèmes fondamentaux réside dans le fait que des réglementations strictes s’appliquent uniquement aux médecins. Les non-médecins ne sont pas soumis à la même surveillance. Cette réalité interpelle désormais la politique britannique. Le ministre de la Santé, Wes Streeting, déclare : « Il est absolument dégoûtant qu’il existe des prestataires de type ‘far-west’ proposant des opérations esthétiques dangereuses mettant en péril la vie des patients. Nous travaillons sur des solutions rapidement, car il est impératif d’agir. »
Appel à des réformes législatives
Le partenaire d’Alice Webb souhaite que des mesures soient prises rapidement : « Je pense qu’il est possible d’agir plus rapidement. Reste à voir s’ils prennent cela suffisamment au sérieux. » Il plaide pour une nouvelle législation, connue sous le nom de « loi Alice », qui obligerait à ce que seules des chirurgiens plastiques enregistrés puissent réaliser des interventions esthétiques comme celle subie par Alice. L’avenir de ces réformes reste incertain, tandis que les salons de beauté continuent de réaliser des procédures chirurgicales, mettant potentiellement en danger la vie de leurs patients.