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Rencontre inattendue entre un ancien détenu et son geôlier en Syrie
Raghid Al-Tatari, surnommé le « doyen des détenus syriens », a récemment visité Aysar Abu Fakhr, son ancien geôlier, à Suwaida, au sud de la Syrie. Cette rencontre, qui a eu lieu sur invitation de l’ancien colonel, a suscité admiration et interrogations quant à la relation amicale qui s’est nouée entre les deux hommes au fil des années.
Une amitié inattendue
Selon des médias syriens, Al-Tatari a expliqué que son lien avec Abu Fakhr était fondé sur une compréhension humaine. Ce dernier lui a témoigné de l’empathie, rejetant les injustices subies par Al-Tatari qui a passé 43 ans dans les prisons du régime d’Assad, père et fils.
Un soutien inattendu
Al-Tatari a révélé qu’Abu Fakhr avait tenté de l’aider autant que possible. En 2023, il a même ordonné de retirer les portraits de l’ancien président déchu Bachar al-Assad des murs de sa cellule, permettant ainsi à Al-Tatari d’accrocher des photos de sa famille, une décision qui comportait des risques considérables à l’époque.
Un acte de bravoure
De plus, Al-Tatari a souligné qu’Abu Fakhr avait sauvé de nombreux détenus de l’exécution, car il ne pouvait se résoudre à voir le sang versé par le régime. Il a également précisé que tous les membres de l’armée syrienne n’avaient pas participé aux crimes du régime.
La délicatesse de leur relation
Malgré la bonne relation qu’il partageait avec son geôlier, Al-Tatari a admis qu’il devait être prudent pour ne pas donner l’impression aux autres détenus qu’il bénéficiait d’un traitement de faveur. Il a déclaré : « Je ne voulais pas que les autres prisonniers pensent que je recevais un traitement spécial parce que le gardien m’appréciait. »
Des sentiments partagés
Abu Fakhr, pour sa part, a exprimé son propre sentiment de honte lorsqu’il se tenait devant Al-Tatari dans la prison. Il a avoué : « Je me suis senti comme le détenu libre, et moi le geôlier malheureux. » Il a également exprimé sa fierté de pouvoir ouvrir la porte de la cellule d’Al-Tatari lors de sa libération le 8 décembre dernier, à la chute du régime.
Des souvenirs douloureux
Al-Tatari a précédemment déclaré qu’il avait subi des tortures sévères dans différentes prisons et avait vécu des conditions humaines difficiles, étant privé de la vue de sa famille et de ses proches.