Le géant allemand de l’industrie chimique, Bayer, envisage de cesser la production de glyphosate, son herbicide controversé, en raison des coûts judiciaires élevés qui pèsent sur l’entreprise depuis l’acquisition de Monsanto. Cette décision pourrait marquer un tournant majeur pour Bayer, qui a déjà fait face à une multitude de litiges liés à ce produit.
Des coûts judiciaires insoutenables
Lors d’une conférence sur les résultats du premier semestre, Bill Anderson, président du directoire de Bayer, a déclaré : « À moins que la situation ne change, nous allons devoir arrêter de produire du glyphosate parce que ce n’est tout simplement pas viable ». En avril, Anderson avait déjà averti que « nous approchons d’un point où (ces contentieux) pourraient nous obliger à cesser de vendre ce produit ».
Bien que le glyphosate soit encore autorisé en Europe et sous certaines conditions aux États-Unis, sa réputation reste ternie par les accusations de risques pour la santé publique.
Les impacts financiers des litiges
Les procédures judiciaires ont déjà coûté plus de 10 milliards de dollars à Bayer. Le groupe s’efforce de « réduire significativement le risque juridique d’ici fin 2026 ». Malheureusement, de nouvelles plaintes continuent d’affluer aux États-Unis, mais un prochain arrêt de la Cour suprême pourrait influencer l’issue de ces affaires.
Pour faire face à des futurs litiges, Bayer a provisionné récemment 1,2 milliard d’euros, s’ajoutant aux 5,7 milliards d’euros déjà réservés par le passé. Cette situation financière difficile est exacerbée par une dette totale de 32 milliards d’euros résultant de l’acquisition de Monsanto pour 63,5 milliards de dollars en 2018.