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L’Andra, l’Agence nationale pour la gestion des déchets radioactifs, se prépare à relever d’importants défis dans la gestion des déchets radioactifs en France. La Cour des comptes souligne que l’agence doit maintenant faire évoluer ses systèmes d’information (SI) pour faire face à l’expansion de ses missions, notamment avec la construction du centre de stockage géologique profond, Cigéo.
Transformation et enjeux de l’Andra
Créée en 1991, l’Andra a pour mission de gérer les déchets radioactifs produits en France. Actuellement, l’agence se concentre sur la recherche et l’exploitation de sites de stockage en surface, tout en développant le projet Cigéo, décrit par la Cour des comptes comme un projet « hors norme et sans équivalent dans le monde ». Ce projet représente un défi majeur, qui a provoqué une augmentation significative des effectifs de l’agence, passant à 736 ETP en septembre dernier, contre le double depuis 2007.
Les défis avant le lancement de Cigéo
Bien que le projet Cigéo ne soit pas encore officiellement lancé, il mobilise déjà près des deux tiers des ressources de l’Andra. Ce site est prévu pour le stockage de 10 000 m³ de déchets de ‘haute activité’ et 73 000 m³ de ‘moyenne activité à vie longue’. Toutefois, l’autorisation de création ne devrait être délivrée qu’en 2027 ou 2028. En parallèle, 60 à 80 % des investissements de l’agence se concentrent sur le laboratoire souterrain de Bure, essentiel pour tester les hypothèses de sûreté du stockage.
Echec du projet ERP et relance
L’Andra a également débuté le développement d’un jumeau numérique de Cigéo, qui centralise les informations sur les composants de l’installation. Cependant, la Cour des comptes a relevé des difficultés dans la refonte de l’ERP (système de gestion intégré) de l’agence. Initié en 2019, le projet avait été stoppé en 2022 après avoir coûté 750 000 €, sur un budget initial de 2 millions d’euros. Après une réévaluation, l’Andra prévoit de relancer ce projet, avec des migrations prévues pour 2025.
Structuration des systèmes d’information
Depuis 2022, l’Andra a structuré sa direction des systèmes d’information (DSI) pour répondre aux défis de cette transformation. Ce développement fait suite à un audit de 2020, qui a conduit à la création d’un département spécifique au sein du secrétariat général. En 2024, l’agence a prévu d’investir 7,1 millions d’euros dans ses systèmes d’information, marquant une augmentation de 1,1 million d’euros par rapport à l’année précédente.
Cependant, la Cour des comptes a noté que le budget des SI ne semble pas encore optimisé vers une vision globale, mais plutôt comme une agrégation des différents besoins. De plus, des lacunes dans la sécurité des systèmes d’information ont été identifiées, notamment la nécessité d’une mise à jour de la politique de sécurité, en place depuis 2015.
Investissements en cybersécurité
Les dépenses liées à la cybersécurité ont considérablement augmenté, passant de zéro en 2023 à 700 000 euros en 2024. Cela souligne l’importance croissante accordée à la sécurité des données et des systèmes de l’Andra dans le cadre de son évolution vers un acteur industriel moderne.