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Les constructeurs automobiles chinois gagnent rapidement des parts de marché dans le monde, une dynamique qui inquiète les industriels européens et transforme les routes de l’exportation. Le phénomène, alimenté par l’innovation technologique et une politique de prix agressive en Chine, a des répercussions sur les ventes, la logistique et la concurrence internationale.
Expansion et chiffres clés
Les chiffres récents illustrent l’ampleur du mouvement :
- Les exportations chinoises ont bondi de 23 % pour atteindre 6,4 millions de voitures particulières l’an dernier, selon le cabinet AlixPartners.
- AlixPartners estime que les constructeurs chinois pourraient détenir 30 % du marché automobile mondial d’ici 2030, contre 21 % l’année précédente.
- En Europe occidentale, les marques chinoises (dont BYD, Chery et SAIC/MG) ont représenté 5,7 % des ventes de voitures neuves sur les neuf premiers mois de l’année, contre 3,2 % un an plus tôt (données de Schmidt Automotive).
- Sur le segment des véhicules électriques à batterie, la part de marché chinoise en Europe a atteint 10 % au cours des neuf derniers mois.
Innovation et montée en gamme
Des analystes interrogés lors d’une réunion de résultats ont résumé la transformation ainsi : la progression des constructeurs chinois tient à « leur innovation propre ». Autrefois associés à une stratégie de bas coûts, ces acteurs évoluent désormais vers des positions de pointe technologique.
Ce virage se traduit par des investissements massifs en R&D, des plateformes électriques intégrées et des fonctionnalités connectées qui séduisent une clientèle mondiale. La qualité perçue et l’offre technologique expliquent en partie l’accélération des ventes à l’export.
Réactions politiques et barrières commerciales
Face à la progression des importations, plusieurs gouvernements ont pris des mesures pour protéger leurs marchés. Les États-Unis ont, en pratique, fortement restreint les importations de certains véhicules chinois (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/2/18/%D8%A7%D9%84%D9%88%D9%84%D8%A7%D9%8A%D8%A7%D8%AA-%D8%A7%D9%84%D9%85%D8%AA%D8%AD%D8%AF%D8%A9-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%85%D9%8A%D8%B1%D9%83%D9%8A%D8%A9).
De son côté, l’Union européenne a augmenté les droits de douane sur certaines voitures électriques importées de Chine (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2009/7/2/%D8%A7%D9%84%D8%A7%D8%AA%D8%AD%D8%A7%D8%AF-%D8%A7%D9%84%D8%A3%D9%88%D8%B1%D9%88%D8%A8%D9%8A-%D8%A8%D8%B7%D8%A7%D9%82%D8%A9-%D9%85%D8%B9%D9%84%D9%88%D9%85%D8%A7%D8%AA).
Malgré ces barrières, la saturation du marché chinois et la guerre des prix domestiques poussent les constructeurs chinois à renforcer leurs ventes à l’étranger, rendant les marchés externes d’autant plus cruciaux.
Concurrence maritime et logistique
La montée des exportations chinoises transforme aussi la chaîne logistique mondiale. Wallenius Wilhelmsen, l’un des plus grands opérateurs mondiaux de transport de véhicules, constate une hausse des volumes en provenance de Chine vers l’Amérique latine, l’Europe, l’Afrique et l’Australie (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2015/6/14/%D8%A3%D9%81%D8%B1%D9%8A%D9%82%D9%8A%D8%A7).
Le groupe norvégien, qui vend de l’espace à bord de ses navires aux constructeurs, s’efforce désormais d’accompagner les marques chinoises dans leur expansion internationale. Le patron de Wallenius Wilhelmsen, Las Kristoffersen, note un « énorme » accroissement des expéditions depuis la Chine.
Par ailleurs, certains constructeurs chinois prennent en main leur logistique :
- BYD met en place une flotte d’environ 8 navires pour acheminer ses véhicules à l’international.
- Le groupe a aussi développé des capacités industrielles et d’assemblage hors de Chine : Brésil, Hongrie, Indonésie, Thaïlande, Turquie (https://www.aljazeera.net/encyclopedia/2014/9/21/%D8%AA%D8%B1%D9%83%D9%8A%D8%A7) et Ouzbékistan.
Kristoffersen ne s’attend pas à ce que BYD ou d’autres clients deviennent des concurrents directs de son entreprise, mais il anticipe une compétition accrue de compagnies maritimes chinoises telles que COSCO.
Pression sur les constructeurs européens
La progression des constructeurs automobiles chinois influe directement sur les acteurs européens. Selon Wallenius Wilhelmsen, la croissance chinoise à l’export s’est faite au détriment des marques européennes dans plusieurs marchés internationaux.
Les fabricants d’Europe font face à un « triple effet » : contraction des ventes en Chine, ralentissement de la demande intérieure et hausse des droits américains, ce qui fragilise leurs positions à la fois sur les marchés domestiques et à l’export.
Dans ce contexte, les constructeurs européens doivent accélérer leurs réponses en termes d’innovation, d’efficacité industrielle et de stratégie commerciale pour préserver leurs parts de marché.
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