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Des nouvelles découvertes à l’Université Ludwig-Maximilians de Munich révèlent des détails cruciaux concernant l’action de distribution de tracts des frères Hans et Sophie Scholl. Selon les recherches menées par l’université, il est désormais possible d’identifier précisément le lieu d’où les tracts de la Rose blanche ont été largués le 18 février 1943 dans la cour intérieure de l’établissement. Un panneau a été installé à cet endroit, au deuxième étage de la galerie entourant la cour, en complément du mémorial situé au rez-de-chaussée.
Un symbole de liberté
Ce moment de largage est devenu une image emblématique de la lutte pour la liberté, déclare Hildegard Kronawitter, présidente de la Fondation de la Rose blanche. Cette découverte permet de marquer avec précision le lieu de cet acte de résistance.
Dans ce sixième tract, la Rose blanche appelait les étudiants à résister contre le régime de terreur des nazis. C’est un concierge qui a remarqué les feuilles tourbillonnant depuis la balustrade, ce qui a conduit à l’arrestation des frères Scholl.
Un acte impulsif ?
Sophie Scholl a déclaré lors de son interrogatoire qu’elle avait donné aux tracts « un coup de main dans mon excès de confiance ou ma stupidité », selon le historien Hans Günter Hockerts, qui a mené ces recherches. « Ce déluge de feuilles, devenu un symbole de la résistance de la Rose blanche dans la culture mémorielle, était en réalité un incident malheureux : fatal pour les frères, mais indirectement pour tous leurs camarades. »
Hans et Sophie Scholl, ainsi que Christoph Probst, ont été condamnés à mort et exécutés le 22 février 1943. D’autres membres du groupe de résistance, tels que Kurt Huber, Alexander Schmorell et Willi Graf, ont également été tués par la suite.
La prise de risque fatale
Hockerts est convaincu que les frères n’ont pas cherché à mourir en réalisant cette action. Il suppose que des stimulants ont pu influencer leur prise de risque, notamment chez Hans, qui en aurait pris pour lutter contre la fatigue. La situation est moins claire pour Sophie. Cependant, tous deux ont subi une pression émotionnelle énorme en raison de leur activité conspiratrice intense des semaines précédentes.
Le fait de distribuer des tracts en pleine lumière n’était pas un acte impréparé, selon Hockerts. Ils pensaient pouvoir maîtriser la situation à tout moment et auraient pu s’échapper sans problème, si ce n’était ce petit geste en haut du deuxième étage qui a fait s’envoler un tas de tracts, bien visible dans la cour.