Plusieurs initiatives locales rappellent la mémoire locale des guerres dans des villes françaises, à travers expositions, documents et hommages. À Ingré, près d’Orléans, une exposition consacrée à la période 1925-1955 raconte les destins de 122 personnages et illustre cette page de l’histoire par plus de 600 photographies. Trois conférences sont prévues ce week-end pour éclairer les actions des forces françaises libres, l’arrivée des réfugiés espagnols pendant la guerre et les gestes de la Résistance locale. L’événement est accompagné d’un livre d’environ 350 pages, prévu début 2026, et l’entrée est gratuite. L’initiative est soutenue par la mairie et l’association Invitation.
À Ingré et autour d’Orléans: mémoire locale des guerres racontée par une exposition
Dans la salle Alfred-Domagala, l’exposition « Des femmes et des hommes au cœur de la guerre » couvre la période 1925-1955 et met en lumière 122 destins locaux, avec plus de 600 photographies souvent inédites. Le parcours, ponctué par trois conférences pendant le week-end, aborde les actions des forces françaises libres, l’arrivée des réfugiés espagnols et l’émergence de la Résistance dans le secteur orléanais et ses environs. Parmi les participants, on retrouve des femmes, des enfants et des hommes mobilisés, originaires d’Ingré ou du grand secteur Orléans ouest.
« Un travail considérable », a déclaré Laurent Bergerard, président de l’association Invitation. « Cette exposition a demandé un travail considérable et le défi que nous nous étions fixé est aujourd’hui pleinement atteint », souligne-t-il. « Nous avons pu compter sur le précieux soutien de la mairie et de l’association MVCG Orléanais, nos principaux partenaires pour cet événement. Nous espérons accueillir de nombreux visiteurs », a-t-il ajouté.
Samedi à 14 h 30, Étienne Jacheet, délégué Loiret de la Fondation de la France Libre, présentera les actions des Forces françaises libres aux côtés du général de Gaulle. Dimanche à 14 h 30, François Zaragoza, sociétaire de la section départementale de la Société des membres de la Légion d’honneur, reviendra sur l’arrivée des réfugiés espagnols avant et pendant la guerre. Puis, à 16 heures, Michel Lerude donnera une conférence sur la Résistance dans le secteur orléanais et rendra hommage à son cousin, Claude Lerude, figure emblématique de cette période. L’exposition donnera lieu à la parution d’un ouvrage d’environ 350 pages retraçant l’ensemble des témoignages et documents présentés; l’achat du livre sera possible toute la semaine, avec une parution prévue début 2026. Entrée gratuite.

À Pont-Scorff et à Gardanne: mémoires familiales et collectives de la Grande Guerre
Dans le Morbihan, le monument aux morts de Pont-Scorff et les histoires familiales éclairent la Grande Guerre. Pierre-Loup Tristant raconte l’histoire de son arrière-grand-père et de son grand-père, deux frères rappelés en août 1914 et portés sur les listes du 262e régiment d’infanterie de réserve. Parmi les 178 disparus du régiment, le nom de Joseph Louis Bocher figure sur les documents et sa famille conserve le témoignage transmis par la mémoire familiale. « C’est inimaginable », commente Pierre-Loup Tristant.
« Une manière de les faire entrer dans la mémoire collective », résume-t-il. Le récit évoque aussi la détention du frère aîné: Pierre Bocher passe 51 mois en captivité au camp de Gefangenenlager Senne. Joseph Louis est rentré en décembre 1918 mais mobilisé jusqu’en mars 1919, après une permission de 30 jours, selon les archives.
À Gardanne, la mémoire de la Grande Guerre est aussi vivante: 480 Gardannais furent mobilisés dès le 1er août 1914, et les tout premiers décès furent Elzéar Granjon et Louis Décome. Le cadre local est rappelé par Michel Deleuil, historien amateur, qui raconte les mobilisations et les drames de la période: « Le 2 août, les 200 premiers conscrits se rendent à la gare où un train spécial les attend. Ils partent pour Digne, tout Gardanne est sur le boulevard. »
