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L’art de T. Young : la guerre en Israël et Gaza immortalisée

by Sara
L'art de T. Young : la guerre en Israël et Gaza immortalisée
Liban, Palestine

L’art de T. Young : la guerre en Israël et Gaza immortalisée

Dans le marché historique de Saïda, tout déborde de vie, particulièrement pendant le mois sacré de Ramadan. Ce lieu se transforme en un point de rencontre pour les Libanais, désireux de profiter de l’atmosphère magique de ce mois, de l’iftar jusqu’à l’aube. Les murs anciens de ce marché renferment plus qu’une simple authenticité ; ils sont empreints de l’histoire et du présent. C’est ici, dans le hammam nouveau, vieux de plus de 300 ans, que l’artiste britannique Tom Young a trouvé l’endroit idéal pour exposer ses œuvres sous le titre « Racines », évoquant des événements marquants de la récente guerre israélienne au Liban et à Gaza.

Un témoignage artistique

En entrant dans le hammam, les œuvres de Young emplissent l’espace. Cet artiste a l’habitude de capturer les événements libanais, depuis la guerre de juillet 2006 jusqu’aux crises sécuritaires traversées par le pays, notamment la pandémie de Covid-19, le soulèvement populaire et l’explosion du port, ainsi que la guerre israélienne récente.

Des scènes poignantes

Dans une aile de l’exposition, on trouve des scènes que nous avons l’habitude de voir à l’écran, gravées à jamais dans notre mémoire. Young a réussi à les transformer en tableaux. On y voit le directeur de l’hôpital Kamal Adwan à Gaza, le Dr Hossam Abou Safia, marchant parmi les décombres du complexe médical détruit par les forces d’occupation israélienne le 27 décembre 2024. Il a été arrêté par les soldats israéliens et n’a pas encore été libéré à ce jour. On y trouve aussi des foules de Gazaouis revenant dans leurs maisons détruites après l’annonce d’un cessez-le-feu le 27 janvier 2025, un moment empreint de détermination.

Au Liban, une peinture représente une jeune fille du Sud se tenant face à un char Merkava israélien, illustrant la bravoure de ce moment le 25 janvier 2025, ainsi qu’une œuvre sur le retour à la ville d’Aita al-Chaab, dévastée par la guerre.

L'artiste britannique Tom Young en train de peindre dans son atelier

Un élan de solidarité

De nombreux visiteurs, venus de différentes régions du Liban, ont afflué vers l’exposition. Farah, qui est venue avec ses enfants et son frère expatrié, exprime son admiration pour les œuvres : « Cette nouvelle aile a particulièrement attiré notre attention, elle incarne magnifiquement la souffrance durant la guerre israélienne au Liban et à Gaza. Ce qui est arrivé ne s’effacera jamais de la mémoire, même mes enfants ont été profondément touchés. Il est évident que les événements ont eu un impact sur l’artiste. Je n’aurais jamais imaginé qu’un étranger puisse peindre de telles œuvres. »

Bassam Dawood, qui visite l’exposition avec ses filles, s’arrête longuement devant chaque tableau, revivant les événements tragiques qu’il a vécus durant la guerre.

Tableau illustrant le retour des Gazaouis dans leurs maisons détruites

Une résonance historique

Omar Haidar, spécialiste en archéologie et en restauration, parcourt l’exposition, admirant les œuvres. Il souligne le choix de l’emplacement de l’exposition, ces tableaux documentent les violations israéliennes à l’encontre du Liban et de la Palestine. Le hammam nouveau dans le marché de Saïda est lui-même une victime de ces agressions, son toit ayant été détruit lors de l’invasion israélienne du Liban en juin 1982. Les cicatrices de ce bombardement sont encore visibles aujourd’hui.

Tableau illustrant la confrontation d'une jeune fille du Sud libanais avec un char israélien

Une résistance culturelle nécessaire

Al Jazeera a rencontré l’artiste britannique Tom Young dans son atelier à Beyrouth pour discuter de son exposition « Racines ». Passionné par le Liban, où il vit depuis plus de 16 ans, il a tissé un large réseau d’amis. Avec un accent libanais mêlé d’anglais, il exprime son désir de soutenir le peuple libanais dans sa récente épreuve, affirmant qu’il est essentiel de créer une résistance culturelle qui allie art, peinture et musique, surtout face à la désinformation véhiculée par certains médias internationaux.

Young dit : « Il y a un problème dans les médias mondiaux, des mensonges sont diffusés dans les nouvelles, ils ne disent pas la vérité. En tant qu’artiste, j’ai la liberté de peindre la vérité telle que je la vois. »

Tableau illustrant le retour des habitants d'Aita al-Chaab dans leurs maisons détruites

Un cri de solidarité

Young exprime également son admiration pour le Dr Abou Safia, qu’il connaît, et souligne que ce dernier est un grand héros, espérant qu’il sera libéré bientôt. L’exposition « Racines » est une véritable expression de soutien des peuples libres pour des causes justes. Bien que le monde puisse oublier ce qui est arrivé aux habitants de Palestine et du Liban, ces tableaux, tout comme les réponses aux cris des opprimés, rappelleront à la communauté internationale qu’il existe un monstre qui rôde, et qu’il y a des victimes dont la voix ne sera jamais étouffée, même si leur corps est écrasé sous les décombres.

source:https://www.aljazeera.net/culture/2025/3/23/%d9%84%d9%88%d8%ad%d8%a7%d8%aa-%d8%a8%d8%b1%d9%8a%d8%b4%d8%a9-%d8%a8%d8%b1%d9%8a%d8%b7%d8%a7%d9%86%d9%8a-%d8%aa%d8%ac%d8%b3%d8%af-%d9%85%d8%a2%d8%b3%d9%8a-%d8%a7%d9%84%d8%ad%d8%b1%d8%a8

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