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Le Festival d’Avignon, reconnu pour sa diversité artistique, fait un pas significatif en intégrant la langue arabe lors de sa 79e édition. Ce choix, impulsé par Tiago Rodrigues, s’inscrit dans un moment géopolitique délicat et met en lumière la richesse d’une culture souvent mal comprise.
Un Acte de Résistance Culturelle
Après avoir mis à l’honneur l’anglais en 2023 et l’espagnol en 2024, c’est au tour de l’arabe, cinquième langue la plus parlée au monde, de se faire entendre. En s’emparant de cette langue, Rodrigues souligne son souhait de contrecarrer les idées reçues associées à l’arabe, souvent utilisées par ceux qui propagent violence et haine. Dans son éditorial, il déclare que l’arabe est _« pris en otage par les marchands de violence et de haine »_.
Une Programmation Éclectique
Cette édition se distingue par la présence de chorégraphes et de poètes du Proche-Orient et d’Afrique du Nord, mais les dramaturges sont plutôt rares. Parmi eux, on trouve Tamara Al Saadi, Essia Jaïbi, Bashar Murkus et Wael Kadour. La présence de ces artistes est d’autant plus précieuse, car elle témoigne d’une rareté intrigante au sein de la cité des Papes.
Les Questions Soulevées par Essia Jaïbi
Essia Jaïbi, une des autrices présentes, pose des questions cruciales sur la représentation de la langue arabe dans un tel festival : _« Qu’est-ce que ça signifie d’inviter la langue arabe dans un festival tel que celui d’Avignon ? »_ Sa réflexion aborde le fait qu’il y a plus de danse que de théâtre, invitant le public à réfléchir sur la manière dont les corps et la langue coexistent sur scène.
Lorsqu’elle a été sollicitée par le danseur Mohamed Toukabri pour écrire une pièce accompagnant sa chorégraphie, elle a accepté en apportant avec elle les questionnements qui lui tiennent à cœur : _« Je suis entrée dans ce projet avec les questions qui me traversent. »_.
Une Édition Qui Fait Écho aux Débats Actuels
Le choix d’inclure la langue arabe au Festival d’Avignon n’est pas anodin. En cette période où les discours sur les identités culturelles et les échanges interculturels sont plus que jamais d’actualité, cet événement représente un espace de dialogue et de réflexion. Alors que le monde est confronté à de nombreuses tensions, l’art reste un vecteur d’unité et d’empathie.