Home Loisirs et divertissementsArts Loïc Prigent explore la mode avec humour et littérature

Loïc Prigent explore la mode avec humour et littérature

by Sara
Loïc Prigent explore la mode avec humour et littérature
France

Lors de la Fashion Week de Paris, interviewer Loïc Prigent s’apparente à une tâche aussi délicate que de convaincre un cycliste du Tour de France de partager ses secrets en pleine montée. Entre les douze défilés, le maître des coulisses a accepté un entretien par téléphone un samedi matin. Toujours doté de son humour caractéristique, il déclare : « Vous parlez à des ruines… La Fashion Week, c’est parfois Kafka en froufrous. Hier, au défilé Mugler, ils ont joué pendant une heure et demie une musique d’attente composée de trois notes – une véritable torture auditive. Au défilé Schiaparelli, le crescendo musical a duré vingt minutes, avec une musique insupportable. Il faisait très chaud, j’avais la place d’une demi-fesse pour m’asseoir… Il faut une bonne résistance mentale dans ce milieu ! Heureusement, on est parfois récompensé par la beauté des créations, ou par des horreurs qui renforcent notre propre système de valeurs. »

Un parcours de trois décennies dans la mode

Depuis trois décennies, Loïc Prigent, 51 ans, explore le monde extravagant de la mode, partageant ses découvertes à travers des articles, des documentaires et les réseaux sociaux. Il a précédemment publié deux livres humoristiques, _ »J’adore la mode mais c’est tout ce que je déteste »_ et _ »Passe-moi le champagne, j’ai un chat dans la gorge »_, compilant les phrases les plus surprenantes des fashionistas, dignes de Proust ou Truman Capote. Avec son nouvel essai, _Mille milliards de rubans_ (Grasset), Prigent se fait historien de la mode, mêlant analyse pointue et style littéraire.

Plongée dans la crinoline

Le premier tome de _Mille milliards de rubans_ explore la période 1850-1912, mettant la crinoline en lumière. Prigent décrit ce vêtement comme le symbole de la mode : « C’est la robe la plus belle et la plus peu pratique. L’écart entre beauté et inconfort frôle l’absurde. » Il souligne qu’il est fascinant que toutes les classes sociales aient un jour cru que cette mode était la meilleure. Dans son livre, il évoque également la crinoline comme un moyen d’imposer une oisiveté à la femme qui la porte.

Références littéraires

Loïc Prigent fait référence à George Sand, critiquant les suiveuses de l’impératrice Eugénie : « Elle se moque d’elles et invente des parures que les maris devront financer. Cette mode, changeant chaque mois par décret, engendre ruine et débordement. » Il cite aussi _La Curée_ de Zola comme un « incroyable livre de mode » et mentionne Stéphane Mallarmé et sa publication _La Dernière Mode_, se moquant du caractère hermétique de ses articles.

Une nouvelle génération de critiques

Prigent, devenu une référence, observe une nouvelle garde émergente depuis 2020. « Une génération de trolls dont les regards s’affinent. Démonter une collection est amusant, mais il faut aussi montrer une certaine connaissance pour rester crédible. » Il suit notamment des comptes comme Haute Le Mode sur YouTube et TikTok, où les critiques sont aiguisées.

Parallèles contemporains

Dans _Mille milliards de rubans_, Prigent met en avant non seulement Worth et l’impératrice Eugénie, mais aussi Pauline de Metternich. Interrogé sur leurs héritiers modernes, il compare Worth à Bernard Arnault, l’impératrice Eugénie à Kim Kardashian, et Pauline de Metternich à Aya Nakamura, soulignant les similitudes dans leurs approches de la mode et de la culture.

Édition et prix

Le livre _Mille milliards de rubans_ par Loïc Prigent, publié chez Grasset, compte 202 pages et est proposé au prix de 19 €.

You may also like

Leave a Comment

Droits d’auteur © 2024 – onemedia.fr – Tous droits réservés