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Critiques littéraires : romans, thrillers et souvenirs de la semaine

by Sara
Critiques littéraires : romans, thrillers et souvenirs de la semaine
France

Cette semaine, nous vous proposons une sélection éclectique de critiques littéraires, mettant en lumière des romans captivants et des récits qui touchent à l’intime.

Robert Goddard : Sur les chemins du monde

Osons une définition : un bon roman d’été est un texte qui fera travailler agréablement vos neurones sans chercher à saturer leurs capacités de traitement, restera lisible par 40 degrés à l’ombre, et dont l’ample pagination vous tiendra jusqu’à la rentrée ! Voilà pourquoi la saison est propice aux romans policiers, aux fictions d’espionnage, aux fresques familiales et à ces vastes sagas populaires.

L’Anglais Robert Goddard, 71 ans, a bien des points communs avec Pierre Lemaitre : comme lui, il a d’abord rencontré le succès dans le thriller et le roman policier avant de se retrousser les manches pour écrire son grand œuvre en plusieurs tomes, dont le titre La Trilogie du monde évoque une ambition démesurée.

Le premier volume, Sur les chemins du monde, bénéficie de toutes les qualités d’un bon roman de genre : structure nerveuse, dialogues percutants, intrigue palpitante, le tout appliqué à un matériau plus vaste. L’histoire commence en 1919, lorsque James Maxted, ancien héros des forces aériennes britanniques, et son mécanicien Sam tentent de lancer une école d’aviation sur les terres familiales. Pendant ce temps, leur père, lord Henry Maxted, participe à la Conférence de la paix, mais il est bientôt retrouvé mort dans des circonstances mystérieuses.

James se retrouve alors plongé dans une enquête complexe qui l’entraîne dans les ombres de l’époque, peuplées de dangereux intrigants. Ses découvertes le mettent sur la trace d’une maîtresse parisienne, d’un peintre assassiné, et d’une liste intrigante trouvée dans les affaires de son père.

Goddard réussit à tisser une multitude d’intrigues tout en maintenant une tension constante. Bien que certains clichés apparaissent dans ses personnages, l’ensemble reste riche et captivant, parfait pour cet été.

Sur les chemins du monde, de Robert Goddard, traduit de l’anglais par Claude et Jean Demanuelli, Sonatine, 520 pages, 24,90 euros.

Agnes Ravatn : Les Invités

Bienvenue au paradis. Un chalet somptueux dans l’archipel d’Oslo, d’une architecture contemporaine, où Karin et Kai, un couple marié, s’apprêtent à passer une semaine de vacances en amoureux. Ce qui semble être un rêve devient un cauchemar pour Karin, qui a toujours cherché à rester à distance de son amie d’enfance, Iris, une célèbre comédienne qui lui a prêté le chalet.

Dans cette villa trop belle pour elle, tout rappelle à Karin son statut social et la différence entre elle et Iris. Les rencontres avec un couple voisin d’écrivains ne font qu’aggraver son sentiment d’humiliation, la plongeant dans un système de mensonges.

Ce récit, qui pourrait être celui d’un drame théâtral, montre comment le luxe et la beauté cachent une comédie noire, révélant les failles de chacun. Les Invités d’Agnes Ravatn est une exploration du désespoir et de la cruauté humaine.

Les Invités, d’Agnes Ravatn, traduit du néonorvégien par Terje Sinding, Actes Sud, 208 pages, 19 euros.

Élodie Llorca : Rue Daguerre

Il faut se méfier de ses vœux. Sarah, désireuse d’une autre vie, voit son fils Germain disparaître peu après qu’elle ait exprimé son souhait. Ce n’est pas entre ses mains que se trouve le jouet magique de l’histoire, mais entre celles de Justine, le premier amour de Marin, le père de Germain. L’intrigue se déroule dans la rue Daguerre, créant une géographie intime déchirée par les secrets et les désirs.

Élodie Llorca utilise une écriture lapidaire et une esthétique hitchcockienne pour explorer les complexités de la psyché humaine à travers l’enquête sur la disparition de Germain. Les personnages se croisent, révélant leurs failles et leurs passés, alors que la chronologie éclate, rendant l’ensemble encore plus captivant.

Rue Daguerre, d’Élodie Llorca, Rivages, 224 pages, 20 euros.

Frédéric Mitterrand : Amis pour la vie

Frédéric Mitterrand, dans son dernier livre, évoque l’amitié sous toutes ses formes à travers des textes largement autobiographiques. Avec une plume poétique, il aborde les liens qui unissent les êtres, qu’il s’agisse d’amitiés d’enfance, d’histoires d’amour ou de souvenirs de proches disparus.

Son écriture est empreinte de mysticisme, et il nous rappelle l’importance de ces relations qui, bien que fragiles, laissent une empreinte durable. Amis pour la vie se place dans la lignée des grands livres sur l’amitié et apporte une réflexion profonde sur la solitude et la mémoire.

Amis pour la vie, de Frédéric Mitterrand, Mialet-Barrault, 192 pages, 20 euros.

Sélection littéraire de la semaine du 30 juin 2025

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