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Le Splendid pleure son pilier, Michel Blanc
La troupe emblématique du Splendid a perdu l’un de ses membres fondateurs, Michel Blanc, disparu dans la nuit du 3 au 4 octobre 2024. Avec cette perte, c’est une partie de l’histoire du café-théâtre français qui s’éteint.
Un héritage inoubliable
Fondée dans les années 1970, la troupe du Splendid est connue pour son humour potache et ses répliques devenues cultes. Les adaptations cinématographiques des pièces telles que Les Bronzés et Le Père Noël est une ordure ont marqué plusieurs générations et contribué à la renommée de cette troupe.
Michel Blanc faisait partie des cinq hommes aux côtés de Christian Clavier, Gérard Jugnot, Thierry Lhermitte et Bruno Moynot, ainsi que des deux femmes, Josiane Balasko et Marie-Anne Chazel. Bien qu’ils aient tous poursuivi de belles carrières solo, leur amitié avait perduré, comme le souligne le titre de l’une de leurs œuvres, Les Bronzés 3 : Amis pour la vie.
Des débuts prometteurs
Les racines de cette aventure collective remontent à leur adolescence au lycée Pasteur de Neuilly et à l’effervescence de Mai 68. C’est là que Gérard Jugnot, ayant redoublé une classe, a tissé des liens d’amitié avec Christian Clavier, Thierry Lhermitte et Michel Blanc. Ensemble, ils ont commencé à créer des spectacles originaux, rapidement rejoints par Marie-Anne Chazel, alors étudiante.
En 1974, ils transforment une ancienne pizzeria de Montparnasse en salle de café-théâtre, élaborant ainsi leur première pièce intitulée Ma tête est malade, qui ne rencontra qu’un succès modeste avec trois spectateurs dans la salle.
De la Compagnie à la renommée
Initialement appelée « La Compagnie de la turlutte », la troupe prend le nom de « Splendid » après son déménagement en 1976. Avec l’arrivée de Josiane Balasko, leur notoriété grandit, jalonnée par le succès de la pièce Amours, coquillages et crustacés en 1977, qui sera adaptée au cinéma sous le titre Les Bronzés, attirant 2,3 millions de spectateurs.
Le film Les Bronzés font du ski, bien qu’initialement moins couronné de succès, gagnera le statut de film culte avec le temps. Le Splendid s’affirme sur la scène cinématographique avec Le Père Noël est une ordure (1982), une autre œuvre emblématique dérivée de leur répertoire théâtral.
La fin d’une époque
Au fil des ans, la dynamique du groupe évolue et Michel Blanc s’interroge sur son identité au sein de la troupe, ce qui l’incite à prendre du recul. Le Splendid, qui s’était contruit à partir d’une forte complicité, devient plus difficile à gérer ensemble, chaque membre cherchant à tracer son propre chemin tout en gardant le souvenir de leur collaboration.
Le lien entre les comédiens historiques demeure cependant fort. En 2021, lors de la remise d’un César d’honneur à la troupe, Gérard Jugnot rappelle cette solidarité : « Nous sommes cas contact depuis cinquante ans. » Ce qui illustre bien la profondeur de leur amitié et l’héritage laissé par Michel Blanc au sein du Splendid.