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« Une farce punk débridée », c’est ainsi que Noémie Merlant décrit son film Les Femmes au balcon, qui sortira en salles le mercredi 11 décembre. Cette comédie gore aborde avec une réjouissante liberté des thèmes forts tels que l’intimité féminine, le viol et ses conséquences, ainsi que l’oppression patriarcale. Elle y joue le rôle d’Élise aux côtés de Sanda Caudreanu (Nicole) et Souheila Yacoub (Ruby). La réalisatrice Céline Sciamma, révélée par Portrait de la jeune fille en feu, a contribué à l’écriture du scénario et est la productrice exécutive de ce film très attendu.
Un trio féminin dans un Marseille caniculaire
Élise, Nicole et Ruby partagent un appartement en plein cœur de Marseille, avec leur chien, Brad Pitt. Cette ville, où la réalisatrice a vécu trois ans, devient presque le quatrième personnage du film. Dans cet été caniculaire, le trio observe un séduisant voisin qui les invite chez lui. Lorsqu’ils découvrent qu’il est photographe, l’intrigue prend un tournant surprenant et violent, mêlant comédie féministe et éléments fantastiques.
Le vécu comme point de départ
Noémie Merlant s’est inspirée de son expérience personnelle pour créer Les Femmes au balcon, intégrant des anecdotes réelles. Elle révèle : « Les viols que les personnages vivent, je les ai subis. » Cette création est née d’une période de confinement où elle a quitté son compagnon pour trouver refuge chez des amies, découvrant un espace de liberté loin du regard masculin.
Découverte d’une sororité salvatrice
Merlant évoque une expérience de gynécée aux côtés de ses amies, qui a renforcé un lien de sororité. Elle confie : « Il y avait énormément de discussions sur nos rêves, nos traumatismes, nos désirs, et puis sur l’oppression patriarcale. » Ce sentiment de solidarité est palpable à l’écran, créant une dynamique authentique entre les personnages.
Des inspirations filmiques éclectiques
Pour ce second long-métrage, Merlant a voulu explorer des genres variés, créant une œuvre généreuse qui mélange couleurs et textures. Elle cite comme références Boulevard de la mort de Tarantino et Femmes au bord de la crise de nerfs d’Almodovar, tout en s’inspirant également de classiques comme Fenêtre sur cour d’Alfred Hitchcock.
Humour et violences mêlées en forme de catharsis
Merlant, passionnée de cinéma d’horreur, explique avoir voulu créer une comédie qui n’hésite pas à aborder le gore. Elle déclare : « Il y a un exutoire qui permet de faire sortir toute la violence accumulée en soi. » L’humour et la satire sont utilisés habilement pour aborder des sujets graves tout en divertissant.
Une figure de Marilyn libérée du « male gaze »
Noémie Merlant incarne Élise avec une perruque blonde et une robe rouge, à la manière de Marilyn Monroe. Elle explique avoir voulu jouer avec les codes du « male gaze » pour inverser les regards et se réapproprier l’histoire des violences sexistes. Ce film, interdit aux moins de 12 ans, aborde le thème profondément avec une scène réaliste de viol conjugal, illustrant la lutte pour la liberté des femmes.
Ce plaidoyer déjanté résonne particulièrement à travers la phrase prononcée par Élise : « Nous ne pouvons être nous-mêmes qu’entre nous », soulignant l’aspiration des femmes à vivre librement et authentiquement.