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Les vacances d’été sont une excellente occasion de découvrir de nouveaux romans. Parmi les fictions recommandées ce mois-ci, on retrouve le premier roman percutant de Connor Hutchinson, *Dead Lucky* (Corsair), qui se déroule à Openshaw, Manchester. L’histoire suit un embaumeur d’une maison funéraire entraîné dans le monde addictif des jeux d’argent pour rembourser ses dettes.
Roman du Mois : *Vulture* de Phoebe Greenwood
★★★★☆
Un journaliste “vautour” choisit de passer sa vie “dans les endroits les plus f***ed-up du monde”, gagnant sa vie grâce à la mort et au désastre. Sara Bryne, une “stringer” (reporter freelance) pour un journal britannique, voit Gaza en 2012 comme une terre d’opportunités pour une jeune journaliste ambitieuse. “Cette guerre est à prendre,” se vante-t-elle. Malheureusement, le personnage principal du premier roman de Phoebe Greenwood est un véritable chaos ambulant.
Greenwood, qui a couvert le Moyen-Orient au début des années 2000, offre un récit viscéral de son expérience en tant que reporter de guerre, critiquant les rédacteurs impolis, les photographes anarchiques, et tous les journalistes excentriques attirés par la “dimension déroutante de la misère” de Gaza. *Vulture* expose comment l’industrie moderne de l’information sur la guerre échoue à représenter ceux dont les tragédies alimentent son récit. Comme on le voit aujourd’hui, la guerre reste une entreprise florissante pour les médias.
La romancière semble équilibrer la culpabilité de Hamas et des Israéliens dans le conflit actuel, illustrant la normalisation de l’horreur du quotidien à Gaza. Le roman contient des scènes de flashbacks pour expliquer le passé de Sara, ainsi que des échanges verbaux mordants avec sa mère.
Alors que la vie de Sara devient de plus en plus chaotique, exacerbée par des hallucinations, elle fait un choix dangereux qui entraîne une tragédie pour autrui. *Vulture* est une satire sombre avec de réelles griffes.
*‘Vulture’ de Phoebe Greenwood est publié par Europa Editions le 3 juillet, 16,99 €.*
Livre de Non-Fiction du Mois : *The Lost Elms: A Love Letter to Our Vanished Trees – and the Fight to Save Them* de Mandy Haggith
★★★☆☆
Un des chapitres du livre de Mandy Haggith, *The Lost Elms*, est intitulé “Mort : les ormes dans les arts”. Haggith, décrite comme une “activiste forestière”, affirme que les poèmes sur les ormes sont souvent des poèmes de deuil. Parmi les romanciers mentionnés, on trouve Eugene O’Neill, EM Forster, et Tana French.
Le pessimiste Thomas Hardy figure également dans cette section avec *The Woodlanders*. Son personnage, John South, est convaincu que l’orme devant sa maison sera sa perte. La maladie hollandaise de l’orme a déjà déclenché la disparition de millions d’arbres à travers le monde.
Le livre captivant de Haggith regorge de réflexions personnelles et d’anecdotes. Écrit de manière engageante, il aborde des sujets cruciaux tels que la mondialisation, la menace du changement climatique, et la valeur de la biosécurité. L’orme offre des leçons d’espoir pour la sauvegarde d’autres espèces.
*‘The Lost Elms: A Love Letter to Our Vanished Trees – and the Fight to Save Them’ de Mandy Haggith est publié par Wildfire le 3 juillet, 22 €.*
Mémoires du Mois : *No Obvious Distress* d’Amanda Quaid
★★★★★
Bien que la poétesse et dramaturge Amanda Quaid ne mentionne pas qu’elle vient d’une famille célèbre – son père est l’acteur Randy Quaid, et son oncle Dennis Quaid – il y a une référence subtile à son héritage dans le poème “Mystery Pain”. Dans ce poème, elle se souvient d’une visite chez un proctologue masculin, déclarant avec humour : “Avec son doigt en moi, il m’a dit combien il aimait mon père dans *Independence Day* et que je n’avais pas de tumeur rectale.”
Particulièrement originale, *No Obvious Distress* est un mémoire en vers. Les poèmes sont drôles, émouvants, sages et constamment surprenants, comme dans “The Curse”, où un inconnu dans un avion lui dit : “Tu es gentille, mais tu es malchanceuse.” Ces mots inquiétants surviennent juste avant son diagnostic de chondrosarcome mésenchymateux – une tumeur rare et agressive. Heureusement, le livre se termine sur des poèmes abordant la possibilité que son cancer ait disparu après “l’embrasement de la radiothérapie”.
Quaid utilise une variété de styles poétiques et crée des “poèmes” à partir de ses notes médicales raturées. J’ai particulièrement apprécié le poignant “Telling My Mother” et le tragique-comique “The Oncologist Sexologist”. Quiconque ayant déjà passé une IRM reconnaîtra la beauté troublante du haïku de Quaid :
“Dans l’IRM
Je sais comment le pivert
doit sonner pour l’arbre”
*‘No Obvious Distress’ d’Amanda Quaid est publié par JM Originals le 24 juillet, 14,99 €.*