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Les réalisateurs Thierry Demaizière et Alban Teurlai nous offrent un portrait touchant et introspectif de Vincent Lindon, diffusé sur Arte. Ce documentaire incite à réfléchir sur notre rapport à autrui, à l’existence et à la mort.
Une voix qui résonne
Le corps de Vincent Lindon, marqué par le temps, présente des rides qui évoquent des souvenirs. Sa voix, parfois troublée par l’émotion ou la colère, parle de fragments de sa vie, de son enfance et de cette solitude qu’il ressent. Installé à la Closerie des Lilas, un de ses lieux de rendez-vous à Paris, il filme la salle et partage : « Je suis là, comme tous les soirs, à téléphoner à tire-larigot pour essayer de trouver une victime, quelqu’un qui veut bien venir dîner. » Il ajoute avec humour qu’il préfère l’animation de l’extérieur à un dîner tranquille chez des amis.
Un homme en introspection
Derrière son sourire, la solitude de Lindon se dévoile, tout comme son besoin d’être entendu. Il ne cache pas sa lucidité, qu’il qualifie de potentiellement accaparante pour ceux qui l’entourent. « Je peux être fatiguant. J’ai l’impression qu’ils sont très contents quand j’arrive, mais soulagés quand je pars », confie-t-il, évoquant ses relations amicales et familiales.
Un documentaire révélateur
Ce portrait n’est pas une hagiographie, mais le fruit de quatre années de travail de Demaizière et Teurlai. Le film mêle confession et introspection, où la forme épouse la pensée de l’acteur, souvent désordonnée et chaotique. Les interviews en clair-obscur alternent avec des scènes de vie et des messages vocaux de Lindon, qui se présentent telle une chronique intime de ses réflexions.
Réflexions sur la vie et la mort
Au fil de ses mots, Lindon aborde des thèmes lourds, tels que la mort de ses proches qui n’ont pas eu la chance de voir son ascension. Il évoque même sa propre mort, ayant préparé la 55e version de son testament, avec cette certitude : « Il y aura de la musique pour que les gens soient très très très tristes. » Il précise qu’il souhaite être enterré en fin de journée pour que cette tristesse perdure.
Un message universel
Le documentaire dépasse le simple portrait d’un acteur et questionne notre rapport à la solitude, au passage du temps et à l’héritage que nous souhaitons laisser. Vincent Lindon aspire à laisser « un parfum », non pas une trace. Ses mots résonnent : « C’est intolérable d’avoir à quitter cette terre. » Il s’interroge avec passion sur la nature de l’existence et le sens de notre passage sur Terre.
« Vincent Lindon, cœur sanglant » sera diffusé à 22h35 sur Arte, suivi du film « Un autre monde » de Stéphane Brizé.