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Patrick Schneeweis, connu sous le nom de Pat the Bunny, n’a peut-être jamais été la voix d’une génération, mais il a su incarner une tendance. Pour une petite mais passionnée communauté d’auditeurs, cet anarchiste troubadour punk du Vermont a écrit des chansons folk désespérées et parfois cruellement drôles, évoquant des jeunes en quête de renverser le système, bien que souvent, ils se retrouvaient à se détruire eux-mêmes. Dans l’une de ses chansons emblématiques, « Fuck Cops », il dépeint un monde en détresse.
Les débuts de Pat the Bunny
Au début des années 2000, Schneeweis commence à se faire un nom. Ses chansons circulaient sur des CD gravés et via des sites de partage de fichiers rudimentaires. Il jouait dans des concerts dans des maisons et dans des parcs, attirant des dizaines, voire des centaines de fans qui chantaient en chœur. Beaucoup de ces fans connaissaient, souvent par expérience, le terme « spange », un mélange de « spare » et « change », utilisé pour désigner une manière de survivre sans avoir à trouver un emploi. Schneeweis s’adressait à des jeunes que l’on pouvait croiser dans les parcs, tatoués, accompagnés de chiens maigrichons et de sacs à dos débordants. Ce type d’identité punk, comme tant d’autres, mêlait idéalisme et cynisme.
Une carrière musicale tumultueuse
Ses paroles appelaient à un changement révolutionnaire, mais son œuvre musicale révélait un programme de réformes progressives. De nombreuses chansons des débuts, dont « Fuck Cops », étaient créditées à Johnny Hobo and the Freight Trains, avec Pat the Bunny comme chanteur principal. Lorsqu’il a décidé de créer une musique moins fataliste, il a pris la tête d’un groupe nommé Wingnut Dishwashers Union, arrêtant de chanter ses anciennes compositions. À la fin des années 2000, bien qu’il ait connu un succès accru, sa vie était marquée par une dépendance dévastatrice à l’alcool et à l’héroïne.
La retraite et la renaissance
Après s’être installé en Arizona pour lutter contre ses addictions, il a mis fin à Wingnut Dishwashers Union et a fondé en 2011 un groupe bruyant nommé Ramshackle Glory, qui racontait sa lutte pour rester sobre. En 2016, Schneeweis a annoncé sa retraite, déclarant sur Facebook qu’il ne se considérait plus comme un anarchiste ou un punk, et que sa perception de la musique avait évolué. Il a voulu que ses fans sachent qu’il ne voulait pas qu’ils se sentent trompés par cette nouvelle réalité.
Un retour surprenant
Ce silence a pris fin en janvier dernier avec la sortie d’une chanson intitulée « Buckeye » par un nouveau groupe, Friends in Real Life. Cette chanson, mélodieuse et entraînante, présentait des paroles d’un optimisme inattendu : « Nous allons tous mourir, je le sais depuis que je suis enfant / Mais ce que j’ai appris, c’est qu’avant cela, nous allons vivre. » Les réactions sur YouTube témoignaient de la surprise et de la joie des fans, certains partageant leurs propres luttes contre la dépendance.
Une nouvelle perspective
Récemment, Schneeweis a rencontré des fans à Tucson, où il semble désormais plus en phase avec lui-même. Ayant sorti un album mémorable en février avec Friends in Real Life, il a constaté que ses fans soutenaient son évolution. Bien qu’il ne se voie plus comme un révolutionnaire, il reste impliqué dans des luttes pour la liberté et la justice, et se concentre sur la création musicale plutôt que sur la recherche de gloire.
Un parcours de vie
Schneeweis a passé ces années de silence à se concentrer sur sa sobriété et à aider les autres. Il a découvert les bienfaits de la méditation et a même fait un peu de programmation informatique. Reconnaissant que le punk est souvent réservé aux jeunes, il fait face à la réalité de l’évolution personnelle dans le monde de la musique. Son nouveau son est plus « folk » que « punk », intégrant des accents électroniques, traduisant son goût actuel pour la musique pop et les soirées dansantes.
Un lien avec le passé
Dans son enfance, Schneeweis était en désaccord avec les hippies riches de son coin, qui avaient transformé une coopérative en un supermarché. Les punks de son époque voyaient parfois leur comportement autodestructeur comme une forme de résistance. Cependant, Schneeweis a appris que les valeurs de respectabilité peuvent parfois être moins dommageables que la marginalisation. Envisageant un retour sur scène cette année, il exprime son envie de jouer pour ceux qui s’intéressent encore à son parcours, même s’il sait que certains ne le comprendront peut-être plus.