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Confusion sur l’EpiPen en RPA : Une urgence ignorée

by Lea
Confusion sur l'EpiPen en RPA : Une urgence ignorée

Une réaction allergique grave ignorée dans une résidence pour aînés

Françoise Schwartz, une résidante de 82 ans de la Résidence Jazz St-Bruno, a failli perdre la vie en juin dernier à cause d’un choc anaphylactique. L’établissemen disposait d’aucun injecteur d’épinéphrine, connu sous le nom de marque EpiPen, dans ses trousses de premiers soins, en raison des directives contradictoires entre le CISSS de la Montérégie-Centre et le ministère de la Santé.

Une situation alarmante

Le 19 juin, après avoir pris un antibiotique dans la salle à manger, Françoise Schwartz a commencé à ressentir de graves symptômes. « Après cinq minutes, j’avais les mains rouges et des picotements », témoigne-t-elle. Consciente de ses allergies, elle s’est précipitée vers le local des soins infirmiers. « J’ai dit à l’infirmière que j’avais une allergie au médicament et j’ai perdu connaissance », se souvient-elle.

Un manque d’équipement vital

En quelques minutes, Françoise est tombée en arrêt respiratoire. L’infirmière auxiliaire, ne disposant pas d’EpiPen en raison des règles du CISSS, a tenté de lui prodiguer un massage cardiaque en attendant les premiers secours, qui sont arrivés une trentaine de minutes plus tard.

Des règles contraignantes

Le CISSS de la Montérégie-Centre a souligné qu’il est interdit au personnel des résidences pour aînés d’administrer un EpiPen non prescrit, conformément aux règlements en vigueur. Ce règlement stipule qu’une résidence ne peut fournir de médicaments à ses résidents, même ceux en vente libre.

Un témoignage poignant

« Ça fait partie des règlements pour obtenir notre certification. On ne peut malheureusement rien faire. On a les mains liées », déclare Chantal Galarneau, directrice adjointe de Jazz St-Bruno. Françoise Schwartz a exprimé son indignation, affirmant : « On me regardait mourir et on ne pouvait rien faire. Il est illogique de laisser quelqu’un se débattre sans aide alors que les pharmacies sont si proches. » Bien que l’EpiPen soit habituellement prescrit, il peut pourtant être fourni sans ordonnance. À l’arrivée des secours, plusieurs injections d’épinéphrine ont été administrées.

Des directives divergentes

Les protocoles du ministère de la Santé et des Services sociaux (MSSS) étant en désaccord avec ceux du CISSS, la situation demeure floue. « Il n’existe aucune restriction à l’utilisation d’un EpiPen par le personnel d’une résidence privée pour aînés », précise Marie-Pierre Blier, du MSSS. Tout individu peut administrer de l’épinéphrine lors d’une réaction anaphylactique, sans qu’il soit nécessaire de faire appel à un technicien ambulancier.

Appel à l’action

Françoise Schwartz plaide pour la disponibilité d’EpiPen dans toutes les résidences. Elle insiste sur la nécessité d’établir des directives claires pour éviter de futurs incidents. « S’il y a des EpiPen dans les restaurants, il devrait en avoir dans les résidences. Quelqu’un pourrait y laisser sa vie », ajoute-t-elle. Bien qu’elle se sente mieux maintenant, elle garde toujours un EpiPen sur elle.

Un besoin pressant

Dominique Seigneur, directrice des communications d’Allergies Québec, soutient également l’idée d’intégrer des auto-injecteurs dans les résidences. « C’est la responsabilité de la personne allergique de se munir de l’EpiPen. Cependant, il existe de nombreuses situations où un injecteur peut s’avérer crucial », souligne-t-elle.

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