Table of Contents
Les bébés animaux fascinent les gens partout dans le monde. Mais qu’est-ce qui explique cet effet universel ? Un expert a répondu à cette question dans les années 1940, et ses conclusions restent d’actualité.
Le schéma de bébé
Lorsqu’ils voient un être aux grands yeux, au front élevé et à la petite nez retroussé, beaucoup de gens s’exclament : « Comme c’est mignon ! » Ce phénomène est lié à ce que l’on appelle le schéma de bébé, qui s’applique non seulement aux enfants humains, mais aussi aux jeunes animaux. Pourquoi cela se produit-il ?
Ces caractéristiques provoquent chez l’humain des stimuli qui déclenchent des émotions positives, selon Norbert Sachser, professeur à l’Institut de neurobiologie et de biologie du comportement de l’Université de Münster. Il explique que ce schéma incite « à vouloir s’occuper de ce petit être ».
Une certaine maladresse
Le concept du schéma de bébé a été défini par Konrad Lorenz, un pionnier de la recherche comportementale et lauréat du prix Nobel, dans les années 1940. Parmi les traits caractéristiques du visage figurent les grands yeux, les joues pleines, le petit nez et le front élevé. D’autres éléments, comme une tête disproportionnée par rapport au corps et une « certaine maladresse », sont également présents, ce que Sachser qualifie de « mignon ».
Ces traits suscitent des réactions instinctives et innées, et ce, de manière universelle : « Partout dans le monde, ils peuvent déclencher une telle réaction ». Des études expérimentales montrent que lorsque ces caractéristiques sont accentuées sur des images via un logiciel, la motivation à prendre soin de ces êtres augmente chez les sujets testés.
L’engouement pour les jeunes animaux
Ce schéma fonctionne aussi pour les bébés animaux. Par exemple, des animaux comme Knut, le jeune ours polaire né en 2006 au zoo de Berlin, ou encore les jeunes pandas Leni et Lotti, ainsi que le petit hippopotame nain Toni, attirent des foules lorsque leur présence est annoncée. Les médias couvrent largement leurs progrès, ce qui contribue à l’engouement général.
Cette fascination se traduit également par une hausse significative des visites dans les zoos. Entre le 16 octobre et le 16 novembre de cette année, le zoo de Berlin a enregistré une augmentation de 30 % du nombre de visiteurs par rapport à l’année précédente, en partie grâce à la présentation des deux bébés pandas.
Panda plutôt que vipère
Norbert Sachser souligne que même le temps d’attente des chiens dans les refuges avant d’être adoptés est influencé par l’expression de ces caractéristiques. Ce n’est pas un hasard si le WWF a choisi un panda comme logo plutôt qu’une vipère menacée d’extinction.
Les réactions à ces stimuli clés se retrouvent même chez les bébés humains de quatre mois. Bien que l’on ne puisse pas leur demander ce qu’ils pensent, des études montrent qu’ils regardent plus longtemps les images qui présentent ces caractéristiques. « Ces réactions sont probablement instinctives », affirme Sachser.
Une exploitation marketing
La publicité a également compris l’efficacité du schéma de bébé. Cette approche est visible non seulement dans les publicités pour des voitures, mais aussi pour des robots. Selon Sachser, « les robots d’assistance sont beaucoup mieux acceptés s’ils possèdent des traits de schéma de bébé ».
