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Un enfant sur dix examiné dans les cliniques de Gaza gérées par l’Agence des Nations unies pour les réfugiés palestiniens (UNRWA) souffre de malnutrition. Cette situation critique survient alors que la faim chez les enfants ne cesse d’augmenter dans la région, exacerbée par le blocus israélien qui entrave l’acheminement de l’aide humanitaire.
Philippe Lazzarini, responsable de l’UNRWA, a dénoncé mardi les graves pénuries en fournitures nutritionnelles, qualifiant la situation des enfants affamés de “manufacturée et causée par l’homme”. Il insiste sur la nécessité pour les Nations unies d’être autorisées à intervenir pleinement, notamment en fournissant une assistance humanitaire à grande échelle, en particulier pour les enfants.
Les conséquences du blocus israélien sur l’aide humanitaire
La prévention rigoureuse par Israël de l’entrée des aides à Gaza a conduit à :
- Des pénuries sévères en médicaments et en fournitures nutritionnelles.
- Une crise sanitaire aggravée avec une augmentation rapide des cas de malnutrition.
- Un système d’aide alimentaire critiqué, géré par la Gaza Humanitarian Foundation (GHF), soutenue par Israël et les États-Unis, qui a déjà causé la mort de plus de 870 Palestiniens cherchant à accéder à la nourriture.
Lazzarini avertit qu’un retard supplémentaire dans l’instauration d’un cessez-le-feu entraînera davantage de décès évitables.
Urgence accrue confirmée par les équipes médicales
Juliette Touma, directrice de la communication de l’UNRWA, a informé depuis Genève, via un lien vidéo depuis Amman, Jordanie, que les stocks de médicaments, de fournitures nutritionnelles, de matériel d’hygiène et de carburant s’amenuisent rapidement.
Elle a souligné que les équipes de santé constatent une hausse alarmante du taux de malnutrition depuis que le siège a été renforcé le 2 mars dernier. Un infirmier a même expliqué que ces cas, autrefois observés uniquement dans des manuels ou des documentaires, deviennent désormais fréquents dans la réalité.
Malgré la présence de plus de 6 000 camions remplis de nourriture, de matériel sanitaire et médical à l’extérieur de Gaza, l’aide reste bloquée, attendant d’être autorisée à entrer dans l’enclave assiégée.
Des témoignages poignants sur le terrain
Depuis janvier 2024, l’UNRWA a examiné plus de 240 000 enfants de moins de cinq ans dans ses cliniques à Gaza. Avant la guerre, la malnutrition aiguë chez les enfants était rare, ce qui rend la situation actuelle d’autant plus préoccupante.
Andee Clark Vaughan, infirmière d’urgence pour l’Association médicale palestinienne australo-néo-zélandaise (PANZMA) basée à Gaza, a raconté à Al Jazeera comment les autorités israéliennes confisquent les laits infantiles destinés aux nourrissons. Elle décrit également les graves conséquences de la malnutrition sur les systèmes immunitaires affaiblis et la difficulté des mères palestiniennes à produire du lait maternel.
- Les mères mal nourries sont contraintes de mélanger de l’eau souvent contaminée avec des haricots ou des lentilles pour nourrir leurs enfants.
- Cette situation pousse les familles à faire des choix difficiles pour la survie de leurs enfants.
Augmentation alarmante des cas de malnutrition
Le lundi précédent, l’UNICEF a annoncé qu’en juin plus de 5 800 enfants avaient été diagnostiqués comme souffrant de malnutrition à Gaza, parmi lesquels plus de 1 000 cas de malnutrition aiguë sévère.
Cette hausse marque le quatrième mois consécutif d’augmentation des cas, reflétant une situation humanitaire grave et en rapide détérioration dans la bande de Gaza.