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Il y a vingt ans, le décret interdisant de fumer dans les lieux publics en Italie, connu sous le nom de « loi Sirchia », était un sujet controversé. Son adoption a été laborieuse, marquée par de nombreuses résistances, mais les Italiens se sont rapidement habitués à cette nouvelle réglementation, constatant ses effets bénéfiques.
La loi Sirchia : un tournant pour la santé publique
Entrée en vigueur le 10 janvier 2005, cette loi visait à protéger la santé des non-fumeurs en interdisant de fumer dans les bars, restaurants, discothèques, bureaux et autres espaces publics. Avant cette date, le tabagisme était omniprésent, avec des restrictions limitées aux cinémas, théâtres, hôpitaux, écoles et certains transports publics.
Les défis de l’implémentation
La mise en œuvre du décret n’a pas été facile. L’Italie était l’un des premiers pays européens à introduire une telle loi, ce qui a suscité des inquiétudes parmi certains responsables politiques et restaurateurs. Cependant, ces craintes se sont révélées infondées : l’interdiction n’a pas entraîné de fermetures de commerces ni de pertes de clientèle. Au contraire, de nouvelles habitudes ont rapidement été adoptées, conduisant à une diminution du nombre de fumeurs.
Une loi controversée mais nécessaire
Girolamo Sirchia, alors ministre de la Santé, a révélé que la loi était contestée même au sein de son propre gouvernement. Bien qu’approuvée en janvier 2003, des décrets d’application étaient nécessaires pour la rendre effective, ce qui a pris deux ans, en partie à cause de pressions et de menaces de démissions.
Les résultats positifs du décret
Dès la première année, il est devenu évident que les réticences étaient exagérées. Selon une étude de l’Istituto Superiore di Sanità, seulement 2 % des propriétaires de bars avaient reçu des plaintes, et 11 % avaient signalé une baisse de leurs recettes. En 2005, 90 % des Italiens étaient favorables à l’interdiction de fumer dans les lieux publics, et les habitudes ont aussi évolué dans les foyers.
Impact sur la consommation de tabac
Entre 2005 et 2020, le taux de fumeurs en Italie a chuté de 28,3 % à 22 %, représentant environ 12,5 millions de personnes. Toutefois, des données récentes montrent une recrudescence, avec un taux de 23,1 % en 2023, principalement dû à l’usage de cigarettes électroniques et de tabac chauffé.
Amélioration de la santé publique
Les effets bénéfiques sur la santé des Italiens sont largement reconnus. Une diminution des hospitalisations pour infarctus de 4 à 13 % a été observée, ainsi qu’une réduction de 10 à 15 % des hospitalisations pour asthme chez les jeunes, souvent exposés à la fumée passive. Ces résultats soulignent l’importance du décret pour la santé publique en Italie.
Perspectives d’avenir
Des restrictions supplémentaires ont été mises en place au fil des ans, y compris des interdictions de fumer dans des espaces publics en plein air dans certaines villes, comme Milan. En 2022, le ministère de la Santé a estimé que le tabagisme était responsable de plus de 93 000 décès par an, soulignant l’urgence de continuer à lutter contre cette épidémie.