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Le thon figure parmi les poissons les plus contaminés par le mercure, tout en étant le plus consommé en Europe. Pourtant, les normes en vigueur pour protéger les consommateurs restent insuffisantes, dénonce l’association Foodwatch, engagée contre les dérives du secteur agroalimentaire.
Face à cette situation préoccupante, Foodwatch réclame le retrait immédiat de toutes les boîtes de thon en conserve dont la concentration en mercure dépasse la limite de 0,3 mg/kg, seuil plus protecteur pour la santé que la norme actuelle.
Le méthylmercure, une menace reconnue
Le mercure, métal lourd, est classé parmi les dix substances les plus préoccupantes au monde par l’Organisation mondiale de la santé, au même titre que l’amiante ou l’arsenic. Son dérivé, le méthylmercure, est présent dans l’alimentation et est considéré comme un cancérogène possible par le Centre international de recherche sur le cancer (CIRC).
Plus qu’un simple contaminant, le méthylmercure est un neurotoxique puissant. Il présente un danger particulier pour les femmes enceintes et les enfants, tout en pouvant altérer les fonctions cérébrales chez l’adulte.
Présence dans les poissons gras et recommandations alimentaires
Ce composé toxique s’accumule principalement dans les poissons gras comme le thon et le saumon. Ces poissons restent toutefois recommandés dans le cadre d’une alimentation équilibrée pour leur richesse en protéines et en oméga-3, essentiels à la santé cardiaque et cérébrale.
En raison du risque lié au méthylmercure, les experts conseillent de limiter la consommation de poisson gras à deux portions par semaine afin de réduire l’exposition.
Une contamination généralisée révélée par les tests
Fin octobre 2024, l’association BLOOM a publié un rapport après avoir analysé près de 150 boîtes de thon issues de plusieurs pays européens (Allemagne, Angleterre, Espagne, France et Italie). Les résultats sont alarmants :
- 100% des échantillons contiennent du mercure.
- 10% dépassent la norme actuelle tolérée pour le thon frais (1 mg/kg).
- 57% excèdent la teneur de 0,3 mg/kg, limite plus stricte déjà appliquée à d’autres poissons.
Face à ces données, Foodwatch demande le retrait des boîtes contaminées dépassant ce seuil plus protecteur et milite pour un étiquetage clair informant les consommateurs des risques sanitaires liés à la présence de mercure dans les produits à base de thon.