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En 2024, la Mission interministérielle de vigilance et de lutte contre les dérives sectaires (Miviludes) a enregistré un total de 4 571 saisines, marquant une augmentation de 13,7 % par rapport à 2021 et un bond de 111 % depuis 2015. Ce rapport met en lumière l’impact croissant des dérives sectaires dans le secteur de la santé. Entre 2022 et 2024, 37 % des signalements concernaient la santé et le bien-être, dépassant même les cas liés aux cultes et spiritualités (35 %). Dès 2022, ce phénomène était identifié comme une « préoccupation majeure » par la mission.
Les dérives sectaires touchent particulièrement les patients atteints de cancer, notamment via les pratiques de soins non conventionnelles (PSNC), qui se développent même au sein des établissements de santé. La Miviludes exprime une vive inquiétude face à cette tendance inquiétante.
Des alternatives non validées scientifiquement
Si certaines méthodes alternatives paraissent douces, complémentaires ou bénéfiques, la Miviludes rappelle que la majorité d’entre elles n’a pas fait l’objet d’une validation scientifique rigoureuse. Bien souvent adoptées dans une optique de bien-être, ces pratiques tendent à dévier vers un usage comme « remède » contre le cancer. Le rapport souligne également leur présence grandissante dans certains services hospitaliers.
En cancérologie, par exemple, le Reiki peut être proposé comme accompagnement. Néanmoins, certains patients renoncent à leur traitement médical au profit de cette pratique, ce qui met gravement leur santé en péril.
Des pratiques inefficaces, voire dangereuses
En 2024, la Miviludes a transmis 45 signalements au parquet, contre 20 en 2021, dénonçant des conseils et pseudo-soins délivrés par des personnes sans diplôme reconnu par l’État. Parmi les dérives recensées, on trouve :
- Des régimes alimentaires stricts pouvant entraîner de graves carences ;
- L’incitation à la consommation de stupéfiants ;
- Des soins basés sur la lithothérapie, une pratique sans fondement médical solide ;
- L’utilisation d’appareils dits « russes à résonance magnétique » pour examiner des tumeurs, une méthode dangereuse susceptible de conduire à un diagnostic erroné.
La Miviludes met également en garde contre l’urinothérapie, censée « guérir » le cancer par la consommation d’urine, une pratique qui a déjà causé des décès.
Comment reconnaître une pratique à risque ?
Certaines pratiques, comme le Reiki, peuvent aider à mieux gérer le stress, mais il est primordial de consulter un médecin avant de s’y engager. Un pseudo-thérapeute peut :
- Exiger des sommes d’argent importantes en promettant une guérison rapide ;
- Affirmer que les traitements médicaux conventionnels sont inutiles ;
- Tenir des discours culpabilisants incitant à rompre avec le corps médical ou l’entourage.
La Miviludes insiste sur l’importance de signaler ces dérives afin de permettre l’ouverture d’enquêtes et d’améliorer la protection des patients. En cas de doute, la consultation d’un professionnel de santé reste irremplaçable pour établir un diagnostic fiable et proposer un traitement adapté.