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Le terme « bodycount », qui désigne le nombre de partenaires sexuels, est devenu un sujet de discussion récurrent parmi les jeunes, notamment sur les réseaux sociaux tels que TikTok. La chanteuse Aya Nakamura, dans sa chanson « Chouchou », soulève ce phénomène en interrogeant la pertinence de cette question dans les relations modernes.
Le phénomène sur TikTok
Depuis 2020, le hashtag « bodycount » est devenu viral, avec de nombreux jeunes partageant publiquement leurs expériences sexuelles. Certaines vidéos affichent des chiffres sans contexte, tandis que d’autres les mélangent avec d’autres aspects de leur vie, comme le nombre de piercings ou de petits amis. Ce phénomène est devenu une sorte de jeu, mais il soulève des interrogations profondes sur la perception de la sexualité.
Le biais sexiste du bodycount
Sofiane, 24 ans, témoigne : « C’est parti d’un jeu ou d’une trend TikTok pour devenir une tendance qui déshumanise la femme. » Cette notion semble particulièrement utilisée par des jeunes hommes sur des plateformes comme X pour afficher leur virilité. Églantine, également âgée de 24 ans, constate que même si le terme n’est pas utilisé dans son cercle, la question de la sexualité reste très présente, souvent teintée de misogynie.
Marie-Joseph Bertini, professeure et spécialiste des études de genre, souligne que « la notion de bodycount constitue un bon marqueur des formes d’action coercitives pesant sur la sexualité des femmes en 2025 ». Cela montre à quel point les pressions sociales et les jugements de valeur restent ancrés dans la société.
Complexité des attentes
Le « bodycount » dépasse désormais les forums comme Reddit ou 4chan pour s’infiltrer dans des discussions privées et publiques. Marie-Joseph Bertini le décrit comme une stratégie sociale ambivalente, à la fois émancipatrice et renforçant les inégalités de genre. « Les incidences sur les modes de construction de soi sont particulièrement préjudiciables pour les filles et les femmes de tout âge », ajoute-t-elle.
Les sexothérapeutes, comme Juliette Pretat-Palacio, constatent que les hommes peuvent être complexés par leur expérience sexuelle par rapport à leurs compagnes, tandis que les femmes ressentent souvent de la honte vis-à-vis de leur propre « bodycount ». Cette obsession des chiffres relègue souvent l’aspect émotionnel de la sexualité au second plan.
Une approche plus saine de la sexualité
Il est crucial pour les jeunes générations de comprendre que la sexualité ne se résume pas à des chiffres. Elle doit être perçue comme une construction basée sur la communication, le respect et le consentement. Juliette Pretat-Palacio insiste : « Un chiffre ne racontera jamais la tendresse comme les violences ». La discussion sur le « bodycount » met en lumière la nécessité d’une culture de l’acceptation et du respect des choix individuels.
Image illustrative