Table of Contents
Le syndicat infirmier britannique critique vivement les projets gouvernementaux visant à limiter l’immigration, soulignant la forte dépendance du Royaume-Uni aux travailleurs étrangers dans le secteur des soins de santé, notamment dans l’aide sociale.
Un appel à l’accueil des professionnels étrangers
Lors du congrès annuel du Royal College of Nursing (RCN) à Liverpool, la professeure Nicola Ranger, secrétaire générale et directrice générale du syndicat infirmier, a dénoncé la politique migratoire du gouvernement comme étant un « populisme et un bouc émissaire ». Elle a insisté sur le fait que le secteur infirmier britannique repose sur des racines véritablement mondiales.
« Laissez-moi le redire : vous êtes plus que bienvenus au Royaume-Uni », a-t-elle affirmé devant environ 3 000 délégués. Elle a remercié les professionnels étrangers pour leurs compétences, mais aussi pour avoir apporté leur vie et leurs familles dans le pays, reconnaissant les difficultés, les coûts ainsi que l’hostilité qu’ils peuvent subir.
Les mesures restrictives annoncées par le gouvernement
Le Premier ministre Sir Keir Starmer a présenté un Livre blanc avec plusieurs mesures visant à réduire l’immigration au Royaume-Uni. Parmi elles :
- Suppression des visas pour recrutements d’aides-soignants étrangers ;
- Renforcement des critères d’admission pour les étudiants internationaux dans les collèges et universités ;
- Réduction du temps de séjour autorisé pour les diplômés étrangers après leurs études ;
- Allongement de la période d’attente de cinq à dix ans pour demander la résidence permanente ou la citoyenneté, avec un possible traitement accéléré pour les médecins et infirmiers.
Une dépendance au personnel étranger dans les soins sociaux
La professeure Ranger a critiqué l’absence de stratégie gouvernementale visant à développer une main-d’œuvre nationale suffisante dans le secteur des soins. « Le Royaume-Uni dépend tellement des travailleurs étrangers, surtout dans les soins sociaux, et il n’y a aucun plan pour développer la main-d’œuvre locale », a-t-elle déclaré.
Elle a exhorté le gouvernement à abandonner la condition dite de « no recourse to public funds », qui limite l’accès aux aides sociales, au logement et aux crédits d’impôt pour certains migrants, et à accorder un droit de résidence permanent immédiat à tous les personnels infirmiers.
Propositions pour une politique immigratoire adaptée
Selon la dirigeante syndicale, il est urgent d’instaurer un système d’immigration qui soit favorable aux soignants :
- Supprimer la politique « no recourse to public funds » : « Vous vivez ici, vous travaillez ici – vos droits doivent être les mêmes » ;
- Réduire les frais excessifs liés aux demandes d’immigration, en abaissant notamment les délais et coûts, qui atteignent environ 2 300 euros (2 000 livres sterling) actuellement ;
- Accorder sans délai un droit de résidence permanent à tous les personnels infirmiers, leur offrant ainsi sécurité et stabilité.
Inquiétudes des responsables du NHS
Danny Mortimer, co-président de la Cavendish Coalition et directeur général de NHS Employers, une organisation affiliée à la Confédération du NHS, a exprimé ses préoccupations face aux mesures annoncées. Il a rappelé le rôle crucial que jouent les travailleurs internationaux dans la fourniture des services de santé et de soins sociaux à travers le pays.
Malgré les intentions gouvernementales d’améliorer l’offre et la rétention des personnels locaux dans le secteur des soins, les responsables estiment que ces initiatives sont encore loin d’être pleinement mises en œuvre.