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Les dangers de fumer avant de dormir pour votre santé

by charles
Les dangers de fumer avant de dormir pour votre santé

Pour beaucoup de fumeurs, la soirée est le moment où l’envie de fumer devient presque irrésistible. Que ce soit à la fenêtre, devant la télévision ou juste avant de se glisser sous la couette, cette habitude est ancrée dans leur quotidien, qu’ils soient petits ou gros fumeurs. Certains ne consomment que cinq cigarettes par jour, mais celle du soir reste primordiale, selon le docteur David Richard, médecin du sommeil. Pourtant, fumer avant de dormir comporte des risques affectant la qualité du sommeil ainsi que la santé respiratoire.

Pourquoi a-t-on envie de fumer avant de dormir ?

L’envie de fumer en soirée s’explique principalement par la dépendance à la nicotine, mais aussi par des facteurs psychologiques et émotionnels. La nicotine, substance psychoactive contenue dans la cigarette, engendre une forte dépendance. Chaque jour, le fumeur a besoin de sa « dose » pour maintenir un certain niveau de stimulation et de bien-être, explique la docteure Catherine Gangloff, tabacologue.

Après une journée souvent marquée par des contraintes empêchant de fumer, la sensation de manque se renforce le soir. Fumer juste avant de dormir permet d’éviter les symptômes de sevrage tels que l’irritabilité et l’anxiété. C’est aussi un moyen d’éviter que ces émotions négatives perturbent le sommeil nocturne, souligne la tabacologue.

Par ailleurs, la cigarette est fréquemment perçue comme un moyen de décompresser après une longue journée. La nicotine agit sur des neurotransmetteurs comme la dopamine et la sérotonine, apportant une sensation de bien-être immédiat et temporaire.

Cette habitude finit par devenir un rituel du soir pour préparer le corps et l’esprit au sommeil, même si, paradoxalement, la cigarette ne favorise pas un meilleur sommeil, bien au contraire…
Dr David Richard, médecin du sommeil.

La cigarette le soir : un facteur de mauvais sommeil

Fumer avant de dormir n’est pas une préparation idéale pour rejoindre les bras de Morphée. Si la cigarette semble détendre, la nicotine agit en réalité comme un excitant sur le système nerveux central, comparable au café, précise le docteur David Richard.

Fumer le soir impacte directement le sommeil, tant sur le plan quantitatif que qualitatif. Cela peut retarder l’endormissement, provoquer des réveils nocturnes et modifier l’architecture du sommeil en réduisant la durée du sommeil profond, essentiel pour une bonne récupération. Le matin, les fumeurs en subissent les conséquences : réveil difficile, fatigue persistante, troubles de la concentration et somnolences diurnes.

La nicotine perturbe également les neurotransmetteurs régulant la mélatonine, l’hormone du sommeil, et l’horloge biologique, ce qui engendre des difficultés d’endormissement et modifie le cycle circadien. Les fumeurs ont ainsi tendance à s’endormir et à se lever plus tard, ce qui perturbe davantage leur rythme.

Mieux vaut donc essayer de supprimer la cigarette du soir

Le docteur David Richard conseille souvent à ses patients d’évaluer l’importance réelle de cette cigarette du soir : « il est courant que ce ne soit qu’un bonus, auquel cas je recommande de la supprimer pour préserver le sommeil ». Le spécialiste recommande de fumer sa dernière cigarette au moins deux heures avant d’aller au lit.

Fumer avant de se coucher : un cercle vicieux pour les insomniaques

Pour les personnes souffrant d’insomnie, les effets du tabagisme nocturne sont encore plus délétères. Les insomniaques peuvent ressentir le besoin de fumer au milieu de la nuit pour se détendre, phénomène peu observé chez les autres fumeurs, précise le docteur David Richard.

La nicotine stimule le système nerveux et augmente le rythme cardiaque, empêchant le corps de se relâcher pleinement, ce qui retarde l’endormissement. Ce cercle vicieux rend l’insomnie plus difficile à gérer chez les fumeurs insomniaques.

L’arrêt du tabac, aussi un facteur aggravant pour les troubles du sommeil

Lors du sevrage tabagique, les troubles du sommeil peuvent apparaître ou s’intensifier, principalement à cause des symptômes de manque liés à la nicotine, explique la docteure Catherine Gangloff. L’absence de nicotine perturbe les cycles du sommeil, entraînant insomnies, réveils fréquents et difficultés à s’endormir.

Cette privation augmente souvent l’anxiété et le stress, compliquant encore l’endormissement, ce qui peut provoquer une rechute. Nombre de fumeurs craquent pendant le premier mois de sevrage, période où les symptômes sont les plus forts. Heureusement, ces troubles diminuent progressivement et disparaissent généralement au bout de trois mois.

Des risques accrus pour la santé respiratoire

La fumée de cigarette irrite les bronches et les alvéoles pulmonaires. Cette irritation provoque une inflammation des voies respiratoires qui persiste souvent pendant la nuit, surtout si la cigarette est fumée juste avant le coucher, souligne le docteur Sofiane Ajina, pneumologue.

Pendant le sommeil, l’organisme élimine moins efficacement les toxines accumulées dans les poumons. La respiration est réduite et la toux moins fréquente, ce qui favorise l’encombrement respiratoire.

Ces irritations répétées augmentent le risque de complications respiratoires, telles que toux fréquentes, essoufflement ou congestion. Sur le long terme, cela peut favoriser l’apparition ou l’aggravation de maladies comme l’asthme, la bronchopneumopathie chronique obstructive (BPCO) ou le cancer du poumon.

Un lien avec l’apnée du sommeil

Fumer le soir aggrave également les symptômes de l’apnée du sommeil, un trouble caractérisé par des pauses respiratoires nocturnes. Ce phénomène fragmente le sommeil et le rend moins réparateur. L’apnée du sommeil entraîne aussi des complications cardiovasculaires comme les troubles cardiaques ou les AVC. Le pneumologue conseille donc d’éviter de fumer, surtout en soirée, pour les personnes atteintes de ce trouble.

… et le ronflement aussi !

Même sans apnée du sommeil, fumer le soir augmente considérablement le risque de ronflement, prévient le docteur David Richard. Pour préserver la qualité de votre sommeil et celui de votre partenaire, il vaut mieux éteindre la cigarette avant la nuit.

Vapotage : la cigarette électronique n’est pas non plus inoffensive sur votre sommeil !

Le vapotage est moins nocif pour les poumons que la cigarette traditionnelle, car il ne produit pas les nombreux toxiques issus de la combustion du tabac. Cependant, la cigarette électronique contenant souvent de la nicotine, elle peut causer les mêmes perturbations du sommeil que la cigarette classique.

La nicotine stimule le système nerveux central et nuit à l’endormissement, avertit le docteur David Richard. Certains vapoteurs utilisent l’e-cigarette comme moyen de sevrage pour atténuer le manque et ses symptômes anxieux, mais cette méthode n’est pas la plus efficace car beaucoup restent vapoteurs à long terme, voire deviennent « vapofumeurs ».

Un sevrage avec des substituts nicotiniques en début de journée : la meilleure solution !

Le sevrage tabagique classique, accompagné par un tabacologue, reste la méthode la plus recommandée pour arrêter de fumer. Les substituts nicotiniques bien dosés, comme les gommes ou patchs, aident à gérer le manque sans perturber le sommeil ni maintenir la dépendance à la nicotine.

Il est préférable de prendre les substituts en début ou milieu de journée pour limiter les symptômes de manque sans déranger le sommeil.
Docteure Catherine Gangloff, tabacologue.

Ces substituts peuvent entraîner des rêves plus nombreux, mais les hypnotiques ou anxiolytiques sont rarement prescrits sauf en dernier recours. En cas de troubles persistants, il est conseillé de consulter un spécialiste du sommeil ou un psychothérapeute.

La prise en charge peut également inclure des médicaments comme le bupropion ou la varénicline pour réduire les symptômes de manque, ainsi que des thérapies comportementales ou des séances d’hypnose, qui aident à gérer les aspects émotionnels du sevrage et favorisent un meilleur sommeil.

Des méthodes naturelles telles que la mélatonine ou le magnésium peuvent aussi être prescrites pour atténuer les troubles du sommeil pendant le sevrage.

Comment retrouver la sérénité avant de dormir sans fumer ?

Pour ceux habitués à fumer avant le coucher, trouver une alternative pour se détendre peut sembler difficile. Pourtant, de nombreuses méthodes naturelles et efficaces existent pour apaiser corps et esprit sans avoir recours à la cigarette :

  • Relaxation : méditation, respiration profonde ou yoga pour calmer les tensions et préparer au sommeil.
  • Activité physique régulière : favorise un sommeil plus profond et réparateur.
  • Environnement de la chambre : bien aérer et maintenir une température idéale d’environ 19 °C ; éviter de surchauffer et les bains trop chauds.
  • Luminosité : fermer volets et rideaux pour éviter que la lumière extérieure ne perturbe le sommeil.
  • Alimentation : manger léger le soir en évitant les aliments gras pour ne pas gêner la digestion nocturne.
  • Éviter les excitants : ne pas consommer caféine ou théine après 16 heures pour ne pas perturber le cycle naturel du sommeil.

En adoptant ces bonnes habitudes, il est possible de construire une routine apaisante favorisant un sommeil réparateur, sans subir les effets négatifs de la cigarette.

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