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Mayotte en crise : épidémie de chikungunya en forte progression

by charles
Mayotte est passée en phase d'épidémie pour le chikungunya, annoncent les autorités sanitaires
France, Mayotte

La situation sanitaire à Mayotte s’est considérablement aggravée ces dernières semaines, conduisant les autorités à officialiser le passage de l’île en phase d’épidémie pour le chikungunya. Ce virus transmis par les piqûres de moustiques infectés connaît une transmission « intense et généralisée » sur l’ensemble du territoire, alerte Santé publique France dans son dernier bulletin publié le 2 juin. Depuis le début de l’année 2025, plus de 560 cas confirmés ont été recensés, dont une partie significative (204 cas) lors de la semaine du 19 au 25 mai, enregistrant une augmentation de 42 % en seulement sept jours.

Une progression alarmante et une sous-estimation possible

Les chiffres officiels pourraient toutefois sous-estimer l’ampleur réelle de l’épidémie, en raison de la suspension des tests de confirmation biologique aux urgences et d’un recours aux soins limité dans certaines zones plus isolées ou précaires. La transmission du virus s’opère dans toutes les communes de l’île, avec une concentration persistante dans les quartiers de Mamoudzou, Pamandzi et Dzaoudzi, où la majorité des cas est recensée. Depuis la détection du premier cas, quinze personnes ont été hospitalisées, notamment des femmes enceintes et des bébés de moins d’un an, mais aucun décès ou admission en réanimation n’a été enregistré à ce jour.

Les mesures de riposte renforcées face à une épidémie croissante

Devant la menace de saturation de son système de santé déjà fragilisé, le gouvernement français a annoncé la mise en œuvre d’une campagne de vaccination ciblée pour certains adultes à risque, en particulier ceux présentant des comorbidités. Cette campagne, la première du genre dans la région, utilise le seul vaccin autorisé à ce jour, Ixchiq (Valneva), et concerne principalement les personnes âgées de 18 à 64 ans avec des pathologies avancées.

Ce contexte sanitaire préoccupant intervient dans un département déjà éprouvé par plusieurs crises en 2024, notamment une épidémie de choléra et les conséquences du cyclone Chido. La population mahoraise, parmi les plus pauvres de France, vit souvent dans des conditions de santé précaires, augmentant le risque pour cette épidémie de devenir une crise majeure, susceptible de mettre encore plus à mal les infrastructures locales.

Une épidémie qui rejoint celle de La Réunion

Mayotte n’est pas la seule victime de cette flambée de chikungunya : l’île voisine de La Réunion connaît depuis plusieurs mois une épidémie sévère, avec plusieurs dizaines de milliers de cas et une douzaine de décès recensés. La propagation de la maladie dans ces deux territoires d’outre-mer souligne la nécessité d’actions sanitaires d’envergure et d’une réponse concertée à l’échelle régionale.

Face à cette recrudescence, les autorités appellent à la vigilance accrue, notamment au respect des mesures de prévention, afin de limiter la propagation du virus et d’éviter une saturation du système de santé. La lutte contre le chikungunya à Mayotte reste un défi majeur pour la solidarité nationale et la gestion sanitaire de ces territoires fragilisés.

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