Home Santé Obésité : Inégalités Femmes-Hommes sur le Marché du Travail

Obésité : Inégalités Femmes-Hommes sur le Marché du Travail

by Sara
Obésité : Inégalités Femmes-Hommes sur le Marché du Travail
France

Le cabinet Asterès a récemment publié une étude sur les conséquences de l’obésité au travail, révélant que cette maladie a des effets négatifs plus marqués sur les femmes. La Ligue nationale contre l’obésité appelle à la mise en place de politiques publiques pour lutter contre ce phénomène.

Les coûts de l’obésité dans le milieu professionnel

Un rapport du cabinet Asterès, commandé par Novo Nordisk, une entreprise spécialisée dans les soins liés au diabète, présente les données sur l’obésité dans le milieu du travail en France. Réalisée en partenariat avec la Ligue nationale contre l’obésité (LCO), la Craps, et le Collectif national des associations d’obèses (CNAO), cette étude met en avant le poids économique considérable de l’obésité sur les finances publiques. En 2024, le coût total de cette maladie, en tenant compte des baisses de revenus, des hausses de dépenses publiques et des pertes de production liées à l’obésité, est estimé à neuf milliards d’euros.

Impact disproportionné sur les femmes

L’étude souligne que les femmes sont les principales victimes des effets négatifs de l’obésité dans le milieu professionnel. Comme l’exprime le CNAO, « L’obésité est une source massive de discrimination dans la société, notamment dans le monde du travail et plus particulièrement chez les femmes. »

Près de 300 000 femmes au chômage en raison de leur poids

Sans tenir compte des critères tels que l’âge, l’éducation, la situation familiale, ou l’état de santé, les femmes en situation d’obésité présentent un taux d’emploi inférieur de sept points par rapport à la moyenne. L’étude révèle qu’en 2023, 273 000 femmes étaient sans emploi à cause de leur obésité, représentant 2,4 % de la population en âge de travailler au chômage. Asterès estime le coût de ce phénomène à 2,7 milliards d’euros de dépenses publiques par an et à 2,6 milliards d’euros de perte de revenu pour ces femmes.

Les disparités de revenus

Les données montrent que les femmes sans emploi perçoivent en moyenne 839 euros par mois de minima sociaux, tandis qu’elles pourraient toucher 1 621 euros si elles étaient en emploi. Hanane Guillard-Meziane, Directrice Générale de la LCO, souligne que ces chiffres « appuient une réalité dénoncée depuis des années : l’obésité pénalise les parcours professionnels, creuse les inégalités sociales et freine la mobilité sociale. » Les femmes obèses âgées de 35 à 44 ans sont particulièrement touchées par ce phénomène d’exclusion, avec 74 500 d’entre elles sans emploi.

Obstacles à l’emploi et recommandations

Une fois sur le marché du travail, les femmes obèses rencontrent également des obstacles en matière de rémunération. En effet, leur revenu est inférieur à la moyenne, avec une baisse de 0,3 % de revenu pour chaque point d’IMC supplémentaire. Pour les hommes, l’obésité ne semble pas avoir d’impact significatif sur l’emploi ni sur les revenus.

Pour remédier à cette situation, le CNAO propose plusieurs recommandations, telles que la formation des recruteurs et des managers pour déconstruire les biais liés à l’apparence physique, et l’instauration de dispositifs pour favoriser l’accès à l’emploi. Le collectif souhaite également que l’obésité soit reconnue comme un critère de discrimination dans le Code du travail.

Coût total et perspectives

Le coût total de l’obésité, en incluant les dépenses médicales et les conséquences économiques, est estimé par Asterès à près de 20 milliards d’euros. Les experts alertent que si la situation ne change pas, ce montant pourrait dépasser 23 milliards d’euros d’ici cinq ans.

You may also like

Leave a Comment


Droits d’auteur © 2024 – onemedia.fr – Tous droits réservés