Reprenons les fondamentaux. Toutes les boissons alcoolisées contiennent de l’éthanol, aussi appelé alcool éthylique. C’est lui qui est responsable des méfaits de l’alcool et, lorsque l’on en consomme, le foie décompose l’éthanol en substances plus petites, notamment l’acétaldéhyde. Cette molécule est toxique pour le foie et le cerveau et est directement impliquée dans le développement de certains cancers. Un « verre standard » de vin, de cidre, de whisky ou de bière contient toujours 10 g d’alcool. En 2015, selon Santé publique France, l’alcool était responsable de 7 % des décès chez les Français de plus de 15 ans. Même à petites doses, les boissons alcoolisées augmentent les risques de cancer de l’œsophage, de l’estomac, du sein ou encore de la prostate, ainsi que les risques d’accident vasculaire cérébral (AVC), de cirrhose du foie, de dépression et d’épilepsie. Les autorités de santé recommandent donc de diminuer le plus possible notre consommation d’alcool, avec des repères officiels tels que pas plus de 10 verres d’alcool par semaine, et pas plus de 2 verres par jour – sans les boire tous les jours.
Un verre standard et les conseils pour limiter les risques
Pour limiter les excès, il faut comprendre que « un verre d’alcool standard contiendra toujours 10 g d’éthanol », comme l’explique la diététicienne-nutritionniste Nathalie Négro. Autrement dit, au restaurant ou dans un bar, peu importe que vous choisissiez du vin blanc, du champagne ou de la bière : vous apporterez 10 g d’éthanol par verre.
En société, la meilleure stratégie consiste donc à miser sur la quantité. Autrement dit : privilégier une boisson qui contient peu d’éthanol afin de pouvoir « faire tenir » votre verre toute la soirée et éviter une seconde dose. Deux propositions qui fonctionnent selon Nathalie Négro sont:
- un verre (25 cl) de bière peu alcoolisée (environ 6 °)
- un verre (12 cl) de vin blanc, rouge ou rosé
Attention : si les quantités sont standardisées dans les bars et restaurants, elles diffèrent parfois chez les particuliers, ce qui peut influencer les apports en éthanol.
Les cocktails alcoolisés, le piège-santé de l’été
Zoom sur la bière. Elle est souvent considérée comme une boisson « anodine ». Cette idée vient du fait qu’il y a 20–30 ans, les bières titraient 4 à 5 °, alors qu’aujourd’hui elles peuvent atteindre 8 à 10 °. Cela signifie que la dose usuelle de 25 cl peut contenir plus d’alcool que prévu, et qu’il faudrait désormais boire l’équivalent d’un verre de bière de 12 cl, comme pour le vin, pour respecter les 10 g d’éthanol par verre.
En dehors de cela, le véritable piège se situe souvent dans les cocktails. Les alcools forts comme le rhum, le whisky ou la vodka sont à exclure des raisonnements simplistes : le verre standard ne contient qu’une faible quantité d’alcool et le partage des boissons dans des verres larges peut pousser à en boire davantage, avec une nocivité décuplée. Les cocktails, festifs et colorés, mélangent fréquemment plusieurs alcools sans tenir compte des « verres standards » et ajoutent du jus de fruits ou du sirop, ce qui les rend extrêmement sucrés et entraîne des risques supplémentaires pour la santé.
Pour limiter les risques, la diététicienne-nutritionniste souligne qu’il faut privilégier des choix simples et modérer les quantités, tout en restant attentif à la teneur en alcool et en sucre des boissons.